Le Tour de Régis Perray en 80 Phrases

Un petit hommage à un nantais en reprenant le titre célèbre d’un illustre prédécesseur  : Jules Verne…

(1 à 3) : Portraits de Régis Perray (Cliquer pour agrandir les galeries de photos & phrases !)

(4) Une relation entre un artiste, un galeriste et un espace commencée en 2011.

(5) Lors de l’inauguration du lieu le 2 septembre, il était venu nous chercher.

(6 à 9) « 2 septembre 2011, Inauguration de la Galerie Gourvennec Ogor » exposition du 3 septembre au 22 octobre 2011

(10) Depuis nous le suivons, d’une exposition à l’autre, d’une communication sur son site aux partages sur les réseaux sociaux…

(11 à 20) 22 (vernissage) et 27 mars 2012, « Les Bouts du Monde » de Régis Perray, exposition à la Galerie Gourvennec Ogor  (23 mars au 19 mai 2012)

(21 à 24) A parcourir les 14 mètres de ce mur, le visiteur va et vient du Mur des Sols de la Galerie aux Bouts du Monde collectionnés. Constitué comme un « Manifeste » par Régis Perray, ces pages de revues, de journaux, ces cartes postales… accumulées, ces références iconographiques enregistrées, classées, me font penser à André Malraux et son Musée Imaginaire (1947). Entre l’Atlas de Mnémosyne d’Aby Warburg et Une sédimentation de l’esprit : Earth Projects de Robert Smithson (1968), Régis Perray travaille aux inter-tisses de l’iconographie et du LandArt. S’inscrivant dans le courant des années 60 /70 et se servant des acquis de l’iconologie pour mettre en avant des gestes, des actions du quotidien comme «  ASTIQUER. Aimer pour faire briller. » ( Les Mots Propres 2006). 

(25) Rebelote ! Pour le Printemps de l’Art Contemporain organisé par Marseille-Expos.

(26 à 35) 17 mai 2012, « Les Bouts du Monde » de Régis Perray, exposition à la Galerie Gourvennec Ogor  (23 mars au 19 mai 2012), Lors du Printemps de l’Art Contemporain, par Marseille-Expos.

(36 à 49) Ce n’est pas par narcissisme mais pour souligner le fond, par opposition, par analogie, ou par distanciation… il met en lumière une intervention, ici l’absence d’événement. Ce qui n’est pas le cas lors de ce Printemps de l’Art Contemporain, j’ai discuté la veille avec Hou Hanru, critique, au colloque « L’art contemporain : une industrie culturelle ? » (Palais de la Bourse). Il y avait parlé de la Biennale d’Istanbul (curator, 2007) et d’une vision globale de l’art contemporain, en comparaison avec celle de Venise plus centrée et limitée sur un marché de l’art contemporain occidental. Moi, qui avait été sensible à ses propos, lui avait parlé de mon incompréhension vis à vis du manque de reconnaissance d’une exposition pour moi emblématique « Les Magiciens de la Terre » (1989). Il avait effectivement échangé à ce sujet avec Jean-Hubert Martin. Régis me parle de sa rencontre avec Hanru Hou, un moment particulier pour lui comme pour moi. Je ne suis pas étonnée que ce commissaire d’exposition internationale connaisse son travail. Le Mur des Sols (1995-2012, détail), un Mur-Monde qui me rappelle évidemment l’esprit des Magiciens de la TerreAccaparer une vision plus globale du monde, doit-elle se faire peut-être peu à peu ? Comme le lent parcours des uns et des autres du Mur des Sols, avec une attention bienveillante, une curiosité en éveil et ouverte. J’espère un jour voir les 40 mètres de cette œuvre… l’ensemble de cette collection assemblée sur un seul mur et pouvoir prendre Régis au centre de cet univers de Sols travaillés. Régis Perray continue ses Actions depuis 1995, il parcourt la Terre avec son balai, La balade du balai (Extrait – Kinshasa, République Démocratique du Congo – 2004), Carnet de bord d’un éboueur (2012),… ou avec son tractopelle, ou son camion miniature. Comme avec cette Action Transatlantique à l’initiative de l’Observatoire du Land Art, « Michael Heizer 340t-Rédis Perray 340g » (Nantes – Février/Mars 2012), une continuité s’établit entre un artiste fondateur et un jeune artiste. 340 grammes déplacées … during Levitated Mass (1969-2012) by Michael Heizer marque une connexion dans un processus, qui marque sa différence avec les œuvres uniques, finies et limitées dans l’espace et le temps. Dans le documentaire « L’attitude de l’artiste » (Rts.ch – 1969), Joseph Beuys, Keith Sonnier, Laurence Weiner, Michael Heizer… évoquent, au cours de l’installation de l’exposition «Quand les attitudes deviennent formes» (Kunsthalle – Berne – 1969), leur processus. Un processus que Régis Perray ré-actualise à Marseille en février 2014. 

« « L’espace moteur aurait autant de dimensions que nous avons de muscles » : cette affirmation de Poincaré dans La Science et l’Hypothèse est la marque de distinction la plus claire entre les deux sortes d’espace qu’il envisage : l’espace géométrique et l’espace représentatif . »

Un point translaté donne un segment (Ligne 1D), un segment translaté donne un Carré (2D), un carré translaté donne un Cube (3D), un cube translaté donne un Tesseract(HyperCube, 4D), etc.(source Wikipédia Quatrième dimension)

Merci à Régis Perray pour s’être prêté à mes jeux visuels et pour son temps avant (où le calme n’est qu’apparent) et après le vernissage… 

(50 à 60) De l’espace physique au temporel, il n’y a qu’un pas, qu’un mouvement, celui de l’action. Celui qui s’attache aux gestes du quotidien, s’applique surtout à mettre en avant, ici, ceux de l’enfance. Comme dans ses portraits au balai, Régis repart sur les traces familiales du côté de Casson et du Petit-Mars. « Les Ponsées » est un néologisme composé de « les Pensées » et « Poncer », utiliser les subtilités du langage est une part de l’œuvre de Régis. Comme dans Les Mots Propres, où il donne des Majuscules à Balayer, Laver, Rincer, Astiquer… Peut-on penser alors que ce jeu consiste à Poncer Les Pensées ? Que peu à peu passer le papier sablé sur les toiles ou sur les papiers-peints consiste à en enlever la vivacité des couleurs, la vivacité des souvenirs ? Ou est-ce une volonté de montrer que le temps passe, qu’une distance s’opère avec la maison des grands-parents ou celle des parents ?… Les références régulières à leurs « Travails d’Ouvriers et de Paysans » sont un retour renouvelé sur l’histoire familiale. Deux ans après sa première exposition à Marseille, il renouvelle le Sol et les Murs de la galerie. Avec « Les Ponsées », Régis nous introduit encore plus dans son espace intime, l’intimité de l’intérieur d’une maison, qui peut-être aussi la nôtre ?

(61 à 75) 11/13/15 février 2014 (Installation, vernissage et entretien), « Les Ponsées », exposition de Régis Perray à la Galerie Gourvennec Ogor (13 février au 5 mai 2014)

(76 à 80) Des Sols que j’aimerais fouler au Monde que j’aimerais parcourir, de la chambre de notre enfance au séjour familial où nous n’avons que trop de souvenirs enfermés et repassés… Son monde me ramène au mien, forcément Nantes, les Beaux-Arts, dont j’ai foulé les quais, les pavés, les parquets… De Marseille à Nantes, d’un port à l’autre, du Petits-Mars à Locminé, d’une famille à l’autre, tant de références communes, les mêmes tapisseries et les mêmes tableaux aux murs, les mêmes carreaux au sol. Je parle à Régis de mes grands-parents morbihannais et de leurs entreprises de bâtiments, mon grand-père sur les chantiers et ma grand-mère dans sa droguerie, des catalogues de papiers-peints et des tableaux aux cadres dorés… et de ce Mur qui restait de leur maison en 1993.

A Anaïse, mon arrière-grand-mère avec sa petite robe noire et sa coiffe-blanche, je me souviens d’elle descendant le passage entre les murs de pierres humides recouvertes de lierre.  

1993, à l’emplacement de la maison de mes grands-parents Anne et René, à Locminé. Ils restent sur le mur de la maison voisine les tapisseries. Leurs lambeaux rappellent chaque pièce, la droguerie, le séjour et la cuisine, les sanitaires, puis au-dessus la grande chambre des parents, l’escalier, la chambre des filles Marie-Thérèse et Annie puis celle des garçons René et Claude..

Laure, Marseille, Février /Mars 2014.

En liens : http://www.regisperray.eu/ –  http://www.galeriego.com/ –  Galerie Gourvennec Ogor – Régis Perray : Les ponsées  (Vidéo/Youtube) – Les articles de Julie Crenn sur Régis Perray

La musique, que j’ai utilisée pour le fond sonore de la vidéo « Les 4 dimensions de Régis Perray », est « Orange Market » de Lars Danielsson, Tigran Hamasyan, Magnus Öström & John Parricelli ( Album Liberetto). La mélancolie joyeuse de ce morceau de jazz un peu classique m’évoquait le souvenir de l’enfance, celle des réunions familiales, celle que nous conservons précieusement comme une partie de notre être constructif. Même si la version du disque me paraît plus correspondre à l’émotion évoquée, en raison des revendications légitimes du droit d’auteur qui s’applique sur YouTube en Europe, j’ai effectué le montage avec la bande son « Lars Danielsson Trio – Orange Market [Jarasum Jazz] », vidéo de la chaine YouTube du Jarasum International Jazz Festival (2013. 10. 4 (Fri) Jazz Island, Jarasum Int’l Jazz Festival : Orange Market de Lars Danielsson Trio (« Liberetto » feat. Iiro Rantala & Wolfgang Haffner) : Lars Danielsson, Bass, Cello, Effects- Iiro Rantala, Piano – Wolfgang Haffner, Drums).  

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Les complices s’enrichissent, proverbe mis au goût du jour par Paul ELUARD ET Benjamin PERET, La Révolution surréaliste (1925)
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