L’autre Moi-même, l’Animal / Avec affinité Comme des Bêtes sur le Web

« Comme des bêtes, Web-documentaire. Mis en ligne le 24 septembre 2014. Ecrit par Judith Sibony. Conception interactive : François Le Gall. Une coproduction francetv nouvelles écritures et Balina Films. Véritable immersion dans les coulisses de spectacles associant hommes et animaux, ce web-documentaire raconte comment, en prenant l’animal pour partenaire de scène, l’homme apprend à mieux écouter son instinct et celui d’autrui. » (Source Nouvelles écritures/francetv)

« Le site web COMME DES BÊTES est un site internet accessible à l’adresse URL http://comme-des-betes.nouvelles-ecritures.francetv.fr et s’adressant à un large public. / Le Site a pour objet un web documentaire en forme de jeu sensoriel dans lequel l’Utilisateur est invité à danser avec artistes et animaux. Il fait ainsi l’expérience d’une écoute totale de l’autre et de lui-même. » (Source http://comme-des-betes.nouvelles-ecritures.francetv.fr  / CGU / Mentions Légales /)

« Le site web COMME DES BÊTES est un site internet … qui… a pour objet un web documentaire en forme de jeu sensoriel… »

« On me dirait qu’est-ce que c’est pour vous qu’un animal ? Je répondrais : c’est l’être aux aguets » Gilles Deleuze (Générique d’introduction : Le Bestiaire / Samedi et dimanche à 5h08 / France Inter)

Pour une fois, j’évoque une découverte de mes randonnées sur le web, qui n’est pas totalement étrangère à Marseille, puisque l’expérience que propose Comme des Bêtes, nous avons pu la vivre ici dans nos rues…

9 juin 2013, L’arrivée à Marseille de  TransHumance / Marseille-Provence 2013 / Sur le site de mp2013.fr/TransHumance  &  sur le site du Théâtre du Centaure /

Camille sur ses trois chevaux… 9 juin 2013, L’arrivée à Marseille de TransHumance / Marseille-Provence 2013 /

9 juin 2013, L’arrivée à Marseille de TransHumance / Marseille-Provence 2013 / Sur le site de mp2013.fr/TransHumance & sur le site du Théâtre du Centaure /

« Imaginer Je voudrais fermer les yeux et croire en quelque chose d’impossible : Des animaux et des hommes marcheraient ensemble… Marcher… Séparer… Réunir… Dessiner… Ce sera une peinture pour le regard des oiseaux. Et aux dessus des villes et au dessus des champs on verra le paysage d’en haut et nous dedans… Nous ne savions pas que c’était impossible alors ensemble, nous l’avons fait : TransHumance » (Manifeste / Camille & Manolo – Directeurs artistiques de TransHumance)

Au cours de 2013 : L’année de Marseille-Provence, Capitale Européenne de la Culture (article inventaire de #mp2013), un des plus beaux moments du New Swing of Marseille-Provence 2013 fut le passage de milliers d’animaux, moutons, chevaux, chèvres… dans les rues de Marseille, une déambulation fantastique qui avait débuté en Provence à Cugnes-Les-Pins le 17 mai 2013 pour l’accueil des italiens et le départ de l’aventure…

Notre Capitale Européenne de la Culture fut plus que l’année d’une cité, celle d’un territoire uni le temps de manifestations qui l’ont jalonnées. TransHumance a été l’événement phare ouvrant la période estivale. Un des beaux projets, un peu fou au commencement, que @RochGiraud, ex-Dircom adjoint de MP2013, m’avait dit, avec une fierté contenue dans la voix, son bonheur d’avoir contribué à son aboutissement. Comme lui, les Marseillais et les Visiteurs de Marseille-Provence 2013 se souviendront de cette œuvre poétique, collective,… entre contemporanéité et tradition, entre urbanité et nature,… qui nous a réunis et transportés tel un atavisme, du passé dans l’actualité. Une procession dominicale, contemplative et nonchalante, rappelant les marchés aux bestiaux accompagnés de festivités et de foires populaires. Le départ est sur l’esplanade du J4, en face du MuCEM, Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, ancien Musée National des Arts et Traditions Populaires, tout un symbole. Une évocation a bon escient de nos traditions populaires, non élitistes, simplement culturelles. Même si au dessus du vol des goélands, le ciel était gris, les nuages laissaient passer une lumière blafarde en ce  9 juin 2013, week-end d’ouverture du MuCEM. Les visiteurs étaient au rendez-vous et attendaient de voir passer moutons, chèvres, boucs, taureaux, ânes… bergers et cavaliers. Ils applaudissaient entre deux sons de cloches… L’église Saint-Laurent était à l’unisson de la TransHumance en ce dimanche matin… Une harmonie entre les bruissements des vents, des feuillages, des animaux, des hommes, des véhicules, des édifices… et nos pensées absorbées, s’était étendue in situ, entre le Fort Saint-Jean et la Grand-Port Maritime. TransHumance a traversé Marseille du Nord au Sud, rasant la côte sur presque toute sa longueur, soulignant cette façade entre montages et mer…

« Cheminer, relier les altérités, faire route ensemble par-delà les frontières qui nous séparent… Le Centaure sera le guide de cette mythologie contemporaine car il incarne la réunion de l’Homme et de l’Animal, du Social et du Sauvage, de l’Humain et de la Nature. » Camille et Manolo (Théâtre du Centaure / La philosophie du projet/mp2013.fr)

« Le site web COMME DES BÊTES est un site internet accessible à l’adresse URL http://comme-des-betes.nouvelles-ecritures.francetv.fr et s’adressant à un large public. / Le Site a pour objet un web documentaire en forme de jeu sensoriel dans lequel l’Utilisateur est invité à danser avec artistes et animaux. Il fait ainsi l’expérience d’une écoute totale de l’autre et de lui-même. » (Source http://comme-des-betes.nouvelles-ecritures.francetv.fr  / CGU / Mentions Légales /)

« Comme des Bêtes » : Entre art et animalité une expérience sensorielle à vivre en cliquant sur l’image…

« Le site web COMME DES BÊTES est un site internet accessible à l’adresse URL http://comme-des-betes.nouvelles-ecritures.francetv.fr et s’adressant à un large public. / Le Site a pour objet un web documentaire en forme de jeu sensoriel dans lequel l’Utilisateur est invité à danser avec artistes et animaux. Il fait ainsi l’expérience d’une écoute totale de l’autre et de lui-même. » (Source http://comme-des-betes.nouvelles-ecritures.francetv.fr / CGU / Mentions Légales /)

Avec Comme des Bêtes, nous retrouvons les mêmes notions philosophiques… dans une création artistique où l’Art, le Théâtre, la Danse… les acteurs ; les oiseaux, les chevaux, les danseuses et les performeurs, les connexions entre Nature et Culture, Animalité et Humanité… sont analysés à travers nos cinq sens. Ce web documentaire astucieux et intuitif propose de façon ludique d’appréhender un ensemble de réflexions sur notre perception des animaux et de nous-mêmes, en nous invitant à nous voir dans le regard des uns ou des autres. Une alternance et un questionnement progressif nous conduisant à choisir de nous incarner dans l’oiseau ou le cheval.

Je suis consciente d’être une carnassière comme d’autres hommes, d’autres animaux et quelques fleurs… Ma Nature entre en contradiction avec ma Culture idéale. Idéalisée. Par une Morale bienveillante, socialement consensuelle, mon éthique me dicte que ma Culture contient ses propres inhumanités… L’Histoire nous retrace régulièrement des événements où les uns se jugent meilleurs par rapport aux autres, « il fut un temps pas si lointain où certains hommes étaient assimilés à des animaux »… Une perception que l’on pense dans notre démocratie bien policée, passée d’actualité. Je l’entends encore… Je le vois encore… Qui suis-je pour m’assimiler, pour me distinguer d’autres vivants ? Qui est Acteur de l’Univers ? Quoi est Objet du Monde ? La loi du 30 octobre 2014 nouvellement votée à l’Assemblée Nationale m’annonce que « les animaux ne sont plus des meubles »*… comme je l’avais appris à l’école… Bon ! Je m’en doutais depuis un moment, les grecs dans l’antiquité aussi… Mettre une distance entre moi et d’autres êtres sensibles, me permet sans doute d’atténuer ma responsabilité dans leur mort. Mettre ma conscience à l’abri de la culpabilité, c’est mon humanité vis-à-vis de moi-même… Les animaux se dévorent entre eux tous les jours dans la nature… sans que cela nous pose problème. Nous qui tenons la Nature « sauvage » pour acquise et à distance de nos villes, de nos campagnes… Evidemment Dangereuse… Que devons nous penser de ce tigre aperçu en Seine-et-Marne, de ces crocodiles dans les égouts de New-York ou de Paris, de ce cobra dans le Parc Pierre Puget, ou de la Panthères des Calanques… Est-ce que nous exprimons de la crainte ou du désir aux travers de nos phantasmes ? Cette nature d’où nous venons, nous manque-t-elle ? Ce contact perdu avec nous-mêmes… Avec cette connaissance des Autres Vivants, de Nous-Mêmes… C’est cette envie de connexion que je retrouve dans Comme des Bêtes… Une affinité retrouvée… Que ce soit dans la rue, sur la scène d’un Théâtre… ou sur le web, comme un être aux aguets…

J’ai commencé cet article par un passage du désormais célèbre et succulent Abécédaire de Gilles Deleuze. Au final je vous offre en conclusion cette interview qui laisse les choses, nos interrogations, en suspens… Car Notre histoire avec Nous-mêmes, les Animaux et Les Histoires de nos pensées, de nos conceptions de Nous-mêmes et du Monde, cette Histoire n’est pas finie…

Laure, Marseille, 8 novembre 2014. 

Le passage qui m’intéressait le plus par rapport à l’article va de la 15ème minutes à la 20ème environ, vous pouvez le voir en suivant ce lien : L’Abécédaire de Gilles Deleuze – Animal 04/05 – 1 Translation(s) | Dotsub.

Vous pouvez ainsi en voir plus sur Youtube L’Abécédaire de Gilles Deleuze DVD1 (vidéo ci-dessus) et vous procurez les DVDs aux Editions Montparnasse.

Les Liens :

TransHumance sur le site de Marseille-Provence 2013 (mp2013.fr) / La traversée de Marseille, 9 juin 2013 en Images sur la galerie Flickr / La Carte interactive / TransHumance est né d’une proposition artistique du Théâtre du Centaure, associé à Equi’Créa, produite par Marseille-Provence 2013. / Sur le site du Théâtre du Centaure /

– L’article de Sylvie de juin 2013 : Ouverture du « MuCEM » et « Transhumance » en point d’orgue

Comme des Bêtes, Nouvelles Ecritures sur le site édité par Francetv.fr / Pour en savoir plus sur le site de Luc Petton, Compagnie Le Guetteur et sur le site de Camille & Manolo, Théâtre du Centaure

 « Comme des bêtes », webdocumentaire sensoriel, interview de Judith Sibony sur Le Monde.fr et aussi sur le PlateauTele.francetv.fr

– Jusqu’en août 2014, j’écoutais aussi cette émission de France Inter, Vivre avec les Bêtes par Elisabeth de Fontenay et Allain Bougrain Dubourg le dimanche de 15h à 16h, plus ou mois par intermittence, au cours de ces quatre années de diffusion. Ils y annonçaient cette loi…

* Les animaux ne sont pas des «meubles», l’Assemblée confirme, Par Caroline Piquet (Le Figaro.fr) « Les députés, qui procédaient jeudi [ 30/10/2014 ] à une nouvelle lecture du projet de loi relatif à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures, ont entériné l’amendement qui donne aux animaux la qualité «d’êtres vivants doués de sensibilité».

* Dont voici le compte rendu intégral sur le site de l’Assemblé Nationale, notamment lArticle 1er bis : Troisième séance du jeudi 30 octobre 2014 / Compte rendu Intégral / Session ordinaire de 2014-2015 / Assemblée nationale XIVe législature (Travaux en séance > Les comptes rendus > Les comptes rendus de la session > Compte rendu intégral).

– Dans l’actualité aussi : « L’animal est une personne », Franz-Olivier Giesbert, aux éditions Fayard, octobre 2014, si vous l’avez lu, n’hésitez pas à laisser un commentaire…

– Et à lire aussi sur Persée.fr : « Les animaux dans la cité: pour une histoire urbaine de la nature » de Caroline Hodak (In: Genèses, 37, 1999. Sciences du politique. pp. 156-16, doi : 10.3406/genes.1999.1602)

– Et puis sur la même recherche, à suivre: Appel à communication : Journées de la Société Française d’Histoire Urbaine (S.F.H.U.) / 15 et 16 janvier 2015 / « Animaux dans la ville, de l’Antiquité à l’époque contemporaine »…

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Le fil d’Art-O-Rama 2014 + La Friche Belle de Mai & Cie + @JRart [Part-Two]

ou La Rentrée 2014 de l’Art Contemporain à Marseille :

– Art-O-Rama, Salon international d’art contemporain, La Friche Belle de Mai & les expositions d’ ART-O-RAMA / GroupLe Cartel / de Sextant et plusLe Cartel /de l’ESNP-Arles, L’École nationale supérieure de la photographie d’Arles/ de Documents d’Artistes et Le Gyptis Inside Out – Hors les Murs par l’Artiste JR.

Voici le second volet du « Le Fil d’Art-O-Rama »*, cette fois j’y vais avec Martine, une autre amie que vous avez déjà pu rencontrer au détour d’autres articles. Lydie Marchi a eu la générosité de me donner un petit carton, précieux sésame, qui nous ouvre les portes du Salon en ce milieu de semaine. 

  1. Art-O-Rama, Salon international d’art contemporain / 30 et 31 Août 2014 | Exposition visible jusqu’au 14 septembre 2014 de 14h à 19h / Art-o-rama est le premier salon international d’art contemporain du Sud de la France / http://www.lafriche.org/content/art-o-rama-2 / Sur le site Art-O-Rama 2014 

Jeudi 4 septembre 2014, 15h00, Art-O-Rama 2014 / Salon international d’art contemporain à Marseille / La Cartonnerie – Friche Belle de Mai 41 boulevard Jobin 13003 Marseille

Voir le vaste espace de la Cartonnerie sans le public foisonnant et curieux du vernissage me manque. Je remplis l’espace des fantômes du passé… Cette impression de vide est renforcée, il me semble, par des installations moins monumentales que les années antérieures… Les échanges avec les galeristes me manquent aussi… Visiter un salon sans les exposants ; ce n’est pas l’idéal… Les œuvres me semble moins présentes, moins vivantes. Un peu encore habitée par l’esprit de Paréidolie, Salon international du dessin contemporain, je me focalise une peu inconsciemment, un peu intentionnellement, encore sur des œuvres dessinées, ici des arbres, là des sculptures…

Mécènes du Sud invite Alexander Schellow • ART-O-RAMA 2014 / http://art-o-rama.fr/fr/200/64 / Sur le blog des Mécènes du Sud

« Alexander Schellow pratique le dessin et l’animation et travaille autour des processus de reconstruction de la mémoire. Plus précisément, il s’intéresse à la reconstitution des souvenirs comme « traduction » mouvante et fluctuante du réel. »

Je m’attarde plus longtemps devant l’espace des Mécènes du Sud, un seul artiste sélectionné ; Alexander Schellow… « Dans le cadre de Art-O-Rama et en écho à Paréidolie… », par ces quelques mots Paréidolie.net confirme ma clairvoyance ;). Je suis en situation de réminiscence devant les œuvres d’Alexandre Shellow… Je retrouve un aspect de ma pratique du dessin. Il m’est arrivée de dessiner à l’encre de chine, aux stylos Bic aussi, sur du papier calque… J’aime ce support pour l’évanescence qu’il dégage, la délicatesse du gris qui ne tranche pas, comme un brouillard s’installant dans le paysage, qui laisse légèrement apparaître le mur. Une fusion subtile entre le dessin, le sujet, l’objet, la surface translucide et le blanc de l’espace d’exposition. Je retrouve aussi les « planches contact » réalisées à partir des négatifs photographiques, elles mettent à plat le temps entre la première image de la pellicule et la dernière… révélant une chronologie, une histoire… Entre l’exercice du dessin, du tirage photographique, du montage cinématographique, mon œil s’approche de ses esquisses narratives. Avec « narrative fragment, archive Les rêves Américains » (felt-tip-pen on paper, variable dimensions, Los Angeles 2013), Alexander Schellow retrace le parcours du film « Model Shop » (1968) de Jacques Demy. Son unique film américain réalisé dans les rues de Los Angeles — et non dans des décors, ce qui était l’usage des studios hollywoodiens — sur la réalité des jeunes adultes des années 60, comme sa femme Agnès Varda. « Model Shop » est aussi un documentaire sur cette ville si symbolique de l’Illusion de l’American Dream.

  1. Les Franchises de fictions par Documents d’artistes / 31 août au 28 septembre 2014 / Une exposition à partir d’une sélection d’œuvres présentes dans des différents fonds documentaires. / http://www.lafriche.org/content/les-franchises-de-fictions /Sur le site de Documents d’Artistes 

« Avec Benedetto Bufalino, Bertrand Dezoteux, Alain Domagala, Jean-Benoit Lallemant, Nicolas Momein, Marc Quer, Xavier Theunis, Thomas Tudoux et Sylvie Ungauer. 

 Prenant pour point d’appui ce regroupement composite de sensibilités et de points de vues, l’exposition Les franchises de fictions s’est construite sur le constat que cette proximité pouvait être lue, en élargissant le spectre, comme un reflet de la vie (péri)urbaine. À travers une sélection d’œuvres d’artistes présents sur les différents sites, l’exposition souligne ce lien invisible qui construit les communautés humaines. Il est alors question de voisinage, de co-habitation, de vivre ensemble, à côté, de cette affiliation hasardeuse ou déterminée à un groupe et de la volonté d’appartenir et de se distinguer… Une communauté d’artistes comme paradigme, le territoire de l’art comme le territoire de la vie. »

Martine et moi discutons avec Guillaume Mansart, commissaire de l’exposition et directeur artistique de Documents d Artistes… Je connais cette organisation depuis longtemps, sa création date de 1999… Après réflexion, je me suis souvenue que j’avais reçu un questionnaire. J’en connais donc son action, c’est notamment une mine d’information sur les artistes de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur. Qui perfectionne sans cesse son soutien aux artistes… Et qui a fait des émules en Bretagne, en Rhône-Alpes, en Aquitaine et dans la région du Piémont (Italie). Sans bruits et sans fracas, ce réseau professionnel et discret de l’écosystème de l’Art Contemporain commence à prendre une dimension européenne… Comme les sites, les publications… cette exposition entre dans sa double mission : « documenter et diffuser».

  1. Mixed-Border, Exposition de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles (promotion 2014 – ENSP-Arles) /31 août au 26 octobre 2014 / Exposition de photographies et de vidéos / http://www.lafriche.org/content/mixed-border  / Sur le site de l’ ENSP-Arles 

« Mixed-border [i] est un terme de botanique qui évoque à notre imaginaire les différents axes du travail des 26 artistes nouvellement diplômés de l’ENSP que nous proposons de montrer dans cette exposition. Il s’agit en effet ici de présenter des éléments distincts et personnels de leur projets de fin d’étude qui, à y regarder de plus près, s’organisent néanmoins en plusieurs ensembles cohérents permettant de les appréhender chacun dans leur diversité d’intention ou de médium.

Commissariat : Anne Cartier-Bresson, Conservatrice générale du patrimoine, directrice de l’atelier de restauration et de conservation des photographies de la ville de Paris. » 

  1. Ce que raconte la solitude, Exposition collective /ART-O-RAMA / Group • Le Cartel/ 31 août au 21 décembre 2014 / http://www.lafriche.org/content/ce-que-raconte-la-solitude /Sur le site du Cartel / Sur le site d’ Art-O-Rama 

« Un projet satellite de la foire d’art contemporain ART-O-RAMA, proposé par la critique d’art et commissaire d’exposition italienne Elena Lydia Scipioni.

Avec Bas Jan Ader, Meris Angioletti, Alighiero Boetti, André Cadere, Ali Cherri, Mathis Collins, Jimmie Durham, Adrià Julià, Dominik Lang, Julia Meltzer et David Thorne avec Rami Farah, Janis Rafa, Naufus Ramírez-Figueroa, Gilad Ratman, Olve Sande, Nancy Spero, Benjamin Valenza, Guido van der Werve, et l’écrivain Golan Haji.

 Le titre de l’exposition a été conçu par l’écrivain Golan Haji également invité à écrire un texte autour des œuvres présentées dans l’exposition. »

« I mean, a person can always try, you know?… Yeah, always try »  sont les derniers mots de George Matthews (Gary Lockwood) dans « Model Shop » (fin du film/YouTube), il est seul, son amie vient de le quitter, il téléphone pour joindre LoLa (Anouk Aimé), elle est déjà partie en France, il l’aime, il essaiera de la revoir…

« Ce que raconte la solitude », texte de Golan Haji entre en résonance avec le film de Jacques Demy. Entre le salon et les expositions, le Fil d’Art-O-Rama 2014 se tisse… Entre « Les rêves Américains » (2013), comme avec « Tirana » (2011), « Elle (Ohne Titel) » (2011), Alexandre Shellow  revient sur une réalité passée d’individus et de lieux, et les œuvres de cette exposition, les correspondances sont présentes dans l’objectif exprimé : «Le point de départ est Marseille, où de nombreux artistes et intellectuels en transit ont trouvé refuge durant la 2nde Guerre Mondiale ». A partir de 1940, Varian Fry aida de nombreux artistes, André Breton, Jacqueline Lamba, Victor Brauner, Max Ernst, Wilfredo Lam, André Masson, le poète Benjamin Péret,… réfugiés à la Villa Air-Bel, à gagner des cieux plus cléments. D’un continent à l’autre, depuis les deux guerres mondiales, les artistes et les intellectuels prirent plus conscience de leur existence et de leur identité dans les moments historiques, à travers le monde… Leurs œuvres renvoient souvent à la violence de leurs vécus, de leurs souvenirs et de l’époque. Elles offrent une réminiscence individuelle, solitaire, partagée… 

  1. In Camera Graham Fagen et Graham Etough / Sextant et plus • Le Cartel/ 31 août au 21 décembre 2014 / Exposition / installation, vidéo – première en France / http://www.lafriche.org/content/camera / Sur le site du Cartel / Sur le site de Sextant et Plus 

« Sextant et plus invite l’artiste Graham Fagen et le metteur en scène Graham Eatough, à investir le Panorama de leur œuvre à la croisée des disciplines artistiques. Le duo, issu de la scène contemporaine foisonnante de Glasgow, nous propose In Camera, une forme inédite et hybride d’exposition confondant les temps du direct et du différé. In Camera est le troisième chapitre de l’histoire de leur collaboration. »

In Camera… « In camera (en latin : « dans une chambre ») est un terme légal qui signifie « en privé ». » (Source Wikipédia). Nous savons aussi que la référence à La camera obscura de l’appareil photo, de la caméra cinématographique est comme un substitut mémorisant la vision de notre œil. Ici je me retrouve dans une pièce carrée, une scène dont je suis l’actrice/spectatrice… Dans une dualité multiple, je suis forcément prise de vertige. Je tourne d’un écran à l’autre, le son du film que je regarde est diffusé par l’écran dans mon dos… Heureusement que les éléments du décor que j’ai découverts avant dans l’atelier/bureau de l’artiste et du metteur en scène, sont des clés/repères auxquels je me réfère… Sur la scène et sur les écrans… Des personnages déambulent de l’un à l’autre. Et je les suis d’une scène à une autre… 

  1. Le Gyptis Inside Out – Hors les Murs, Faîtes-vous tirer le portrait en (très) grand format dans la cabine photographique de l’Artiste JR ! Les 4 et 5 septembre 2014 / http://www.lafriche.org/content/le-gyptis-inside-out-hors-les-murs / Sur le site d’Inside Out Project

« JR a déjà investi le quartier pendant l’année 2013 avec Belle de Mai / UNFRAMED des photographies d’albums personnels d’habitants ou d’archives, recadrées et agrandies en très grand format ont formé une œuvre monumentale sur les façades du quartier de la Belle de Mai. »

« Grâce à la technique du collage photographique il expose librement sur les murs du monde entier, attirant ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent pas les musées habituellement. Son travail mêle l’art, l’action, traite d’engagement, de liberté, d’identité et de limite… L’anonymat de JR et l’absence d’explication accompagnant ses immenses portraits lui permet de laisser un espace libre pour une rencontre entre un sujet/acteur et un passant/interprète, ce qui constitue l’essence de son œuvre. » (Source JR/ jr-art.net) 

Le Fil d’Art-O-Rama s’effiloche Hors les Murs avec JR-Art… « Inside Out Projet » (2011), « Unframed » (2009), comme « The Wrinkles of the City » (2008)…, sont caractéristiques d’un art hybride, « infiltrant » une urbanité planétaire, d’un art véhiculaire.

Laure, Marseille, 10 octobre/ 3 novembre 2014.

*Nos anciens articles : Art-O-Rama 2010, Le fil d’Art-O-Rama 2011, C’est la rentrée ! Art-O-Rama 2012, Le fil d’Art-O-Rama 2013

Les Liens :

 Art-O-Rama 2014

Friche Belle de Mai / – @JR-Art/ Belle de Mai UNFRAMED 3 / 2013 

Mécènes du Sud

– Paréidolie | Salon international du dessin contemporain, la saison du dessin se poursuit… jusqu’en novembre 2014. Et la seconde saison est annoncée…

Pour en savoir plus sur « Les franchises de fictions, Petitrama, Friche Belle de Mai » et « Mixed-Border », Promo 2014 de l’ENSP d’Arles, à la Friche Belle de Mai, Marseille, deux articles plus fouillés et très bien construits de Jean-Luc Cougy.

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Le fil d’Art-O-Rama 2014 commence par Paréidolie [Part-One]

ou La Rentrée 2014 de l’Art Contemporain à Marseille : Paréidolie, Salon international du dessin contemporain à Marseille & La Nuit des Galeries

« Le Fil d’Art-O-Rama »* est un ensemble d’articles sur la rentrée de l’Art Contemporain à Marseille, rendant hommage à ce salon international, professionnel et festif qui dynamise la scène locale et régionale à la fin des vacances. Ce rendez-vous a toujours été pour Agnès, Sylvie et moi, comme pour les autres visiteurs, le moment d’agréables retrouvailles — si nous n’avions pu nous voir auparavant —, cette année, elles ne sont pas là…

ParéŽidolie / Salon international du dessin contemporain ˆ Marseille / Ch‰âteau de Servières 19 boulevard Boisson 13004 Marseille / © 2014 - Paréidolie | Charte graphique Petroff - Web design Matthieu Weil

ParéŽidolie / Salon international du dessin contemporain ˆ Marseille / Ch‰âteau de Servières 19 boulevard Boisson 13004 Marseille / © 2014 – Paréidolie | Charte graphique Petroff – Web design Matthieu Weil

Paréidolie, Qu’es aquò ! : « *Paréidolie vient du grec ancien « para » à côté de et « eidos » apparence, forme. Une paréidolie consiste à associer un stimulus visuel informe à un élément identifiable, souvent de forme humaine ou animale. », dixit pareidolie.net.

Je me suis décidé à aller, suite à une invitation FaceBook, à Paréidolie*, 1er Salon international du dessin contemporain à Marseille, et à commencer par le Château de Servières pour changer… Bon, il faut bien avouer que mon attachement au Dessin, y est pour quelque chose… Comme beaucoup, au commencement, adolescente, je dessinais sur le bord de mes cahiers, puis sur un carnet à part pendant les cours, ayant toujours quelques Faber-Castel (des polychromos, évidemment) dans ma trousse… Cela m’a conduit des cours du soir des Beaux-Arts du Mans au Diplôme à Nantes et à Marseille… Parmi mes enseignants de dessin, il y avait Gérard Traquandi.

Le Dessin, un genre ? / Exposition collective dans le cadre de la saison du dessin, initiée par Paréidolie / Avec : Jennifer Caubet, Mathis Collins, Stéphanie Nava, Pascal Navarro, Marine Pagès, Sylvie Pic, Michèle Sylvander, Gérard Traquandi / du 29 août au 20 septembre 2014/ Galerie du 5ème – Galeries Lafayette, Rue Saint Ferréol Marseille

 « Paréidolie – (4) by Gérard Traquandi » interview par Marc Voiry / webradio Zibeline

[Gérard Traquandi évoque sa dernière exposition individuelle à Marseille, à la Galerie Athanor, chez Jean-Pierre Alis en 2004… Une des dernières expos que j’ai vu de cette galerie emblématique, active depuis 1972 à Marseille. L’artiste et le galeriste étaient en pleine discussion avec une collectionneuse devant ses peintures aux fleurs baroques… Par ses paroles, Gérard Traquandi me replonge dans les moments vécus dans ce lieu, où j’emmenais ma fille de 4 ans… Souvenirs…Souvenirs…]

Samedi 30 août 2014, 11h30, Paréidolie / Salon international du dessin contemporain à Marseille / Château de Servières 19 boulevard Boisson 13004 Marseille

L’ambiance fiévreuse et frénétique du salon ne porte pas à la mélancolie, du genre « c’était mieux avant »… Ici le futur se dessine… L’énergie de Françoise Aubert (déléguée Fondation Vacances Bleues), Bernard Muntaner (éditeur d’art), Lydie Marchi (Directrice Hybrib/@platformhydrib), Martine Robin (Directrice Château de Servières) et de Michèle Sylvander (Artiste) imprègne l’atmosphère. Le professionnalisme d’une équipe aguerrie est palpable. Ce « comité de pilotage » est partie prenante du « comité de sélection », parrainé par Bernard Blistène (Directeur du Musée National d’Art Moderne) et composé de Josée Gensollen (Collectionneuse), Sébastien Peyret (Collectionneur), Marine Pagès (Artiste et fondatrice de la revue « Roven »), Gérard Traquandi (Artiste). Ces artistes, curateurs, éditeurs, collectionneurs, institutionnels… sont des protagonistes de l’écosystème de l’art contemporain à Marseille, en France et/ou à l’international.

Ce samedi matin, il faisait particulièrement chaud, et sur le chemin des mamans, leurs enfants et leurs poussettes… mais pas que… il y a beaucoup de monde dans cet espace qui n’est pas La Cartonnerie de la Friche Belle de Mai… Pour cette première, les espaces des galeries sont soignés et optimisés, le public y est à l’étroit… La convivialité n’en est que plus exacerbée. Pour cette chronique plus d’images que de mots, la plupart des passages entre guillemets sont tirés du site pareidolie.net… 

  1. Àngels Barcelona / Barcelona – Espagne : Efrén Álvarez (C/ PINTOR FORTUNY, 27 08001 Barcelone, Espagne T: +34 93 412 54 00 info@angelsbarcelona.com angelsbarcelona.com )
  2. Galerie Alberta Pane / Paris – France : Joao de Vilhena, Marie Lelouche, Fritz Panzer (64 rue Notre-Dame de Nazareth 75003 Paris (dans la cour à gauche) T: +33 1 43 06 58 72 M: +33 6 11 29 40 94 info@galeriealbertapane.com )
  3. Galerie Eva Meyer Contemporary Art Gallery – Paris / Frankfurt – France : Jan Kopp (11, rue Michel Le Comte F-75003 Paris, France T: +33 1 46 33 04 38 contact@marionmeyercontemporain.com )
  4. Galerie Bertrand Baraudou / Paris – France : Emmanuel Régent, Thierry Lagalla, Karine Rougier, Stéphane Steiner (62, rue Saint Sabin 75011 Paris, France T: +33 (0)9 53 47 41 62 M: +33 (0)6 11 89 24 89 paris@galeriebaraudou.com galeriebaraudou.com )
  5. Galerie chantiers Boîte Noire / Montpellier – Paris : Kader Benchama, Christian Lhopital, Mirka Lugosi (Hôtel Baudon de Mauny 1 rue de la carbonnerie 34000 Montpellier, France T: +33 4 6766 2587 M: +33 6 8658 2562 info@leschantiersboitenoire.com leschantiersboitenoire.com )
  6. Galerie Christopher Gerber / Lausanne – Suisse : Michael Rampa (Rue du Simplon,12 1006 Lausanne, Suisse T: +41 78 850 1306 info@christophergerber.com christophergerber.com ) 
  7. Atelier KSR / Berlin – Allemagne : Benjamin Laurent Aman (1981, FR), Renata Har (1981, GB), Daniela Huerta (1982, ME), Clémence de La Tour du Pin (1986, FR) et Nicolas Puyjalon (1983, FR). (34 Grossbeerentr. 10965 Berlin – Kreuzberg U6/7 Mehringdamm | U1 Möckenbrücke, Allemagne T: +49 151 241 95 997 info@atelier-ksr.com latelier-ksr.com )
  8. A.L.I.C.E  Gallery / Bruxelles – Belgique : Collectif Hell’O Monsters (4 rue du pays de Liège 1000 Bruxelles, Belgique T: +32 2 513 33 07 info@alicebxl.com www.alicebxl.com )
  9. Galerie Analix Forever /Genève – Suisse : Pascal Berthoud et Julien Serve (Rue de Hesse, 2 CH – 1204 Genève, Suisse T: +41 22 329 17 09 analix@forever-beauty.com analix-forever.com )
  10. Alarcón Criado Galería de Arte Contemporáneo / Séville – Espagne : MP&MP Rosado (C/ Velarde nº9 41001, Seville, Espagne, T: +34954221613, info@alarconcriado.com , alarconcriado.com )
  11. Invité du Comité de Paréidolie : Gwendal Sarthe / Le Fils qui dessine (2013, Film Couleur et NB 32 mn, France)    http://gwendalsartre.free.fr/index/projet.html /    http://gwendalsartre.free.fr/index/fqd.html 

    11.INVITE DU COMITE DE PAREIDOLIE : Gwendal Sarthe / Le Fils qui dessine (2013, Film Couleur et NB 32 mn, France) © Gwendal Sarthe 2013

    11. INVITE DU COMITE DE PAREIDOLIE : Gwendal Sarthe / Le Fils qui dessine (2013, Film Couleur et NB 32 mn, France) © Gwendal Sarthe 2013

  12. Carte Blanche / Hybrid invite Abel Nicosdriou Project : Jennifer Caubet / Constellations dérivées 
  13. Carte Blanche / Galerie Martagon Maleucène, Michel Barjol : Michel Houssin (47 grand rue 84340 Malaucène Tél. : 0490652805 Port. : 0608693874)
  14. Roven Éditions est partenaire de Paréidolie, Salon international du dessin contemporain à Marseille. (Le blog http://rovenrevue.blogspot.fr)
  15. « Take away » est une performance culinaire proposée par le collectif Manuel, avec les Micheline et Joseph Meidan lors du vernissage et du salon à partir de 11h.

    La Saison du Dessin prolonge le fil du salon dans l’espace de la métropole et de la région… « Paréidolie amorce une saison du dessin développée au sein du réseau des galeries et des lieux d’art contemporain de Marseille-Expos et du territoire de Marseille-Provence. »

    15h30 Frac Provence-Alpes-Côte-D’azur

    Le Fil de Paréidolie se poursuit hors les murs des Ateliers du boulevard Boisson… De découvertes en échanges avec les galeristes, je pense aller à la Galerie du 5ème, et puis le fil du tram m’a conduite plus directement au Frac Provence-Alpes-Côte-D’azur, où je visite les expos en dernières minutes. Je n’aurais pas aimé rater l’installation brillante d’Adrian Schiess. Et puis il y a Emmanuel Régent, que m’a invitée à aller voir le galeriste Bertrand Baraudou… J’ai de la chance, il est sur place et se prête agréablement à mon jeu du portrait d’artiste…

  16. L’aube incertaine / Emmanuel Régent / 04 juillet au 30 août 2014 / Frac Provence-Alpes-Côtes-d’Azur

     Et « c’est pas fini » ;)  j’enfile La Nuit des Galeries by Marseille-Expos… « A l’occasion d’ART-O-RAMA salon international d’art contemporain et de PAREIDOLIE salon international de dessin contemporain à Marseille, plus d’une quinzaine de structures accueilleront les visiteurs le temps d’une nocturne le samedi 30 août jusqu’à 22h. »

    18h30 Galerie Gourvennec Ogor

    Le Fil d’Art-O-Rama continue à la Galerie Gourvennec Ogor… Où cette série d’articles, commencée en 2011, a été inspirée par la vidéo d’Emmanuelle Antille « String of Affection » (2009, 10mn). Agnès, Sylvie et moi y avions débuté notre soirée… Là, je finis ma journée… Je retrouve enfin Jean-Luc Cougy, de mails en sms, nous avons passez la journée à essayer de nous rencontrer… Il va beaucoup plus vite que moi, comme vous avez pu le remarquer, ses articles sur cette journée sont déjà paru : L’art contemporain fait sa rentrée à Marseille, Dans les allées d’Art-O-Rama 2014 à MarseilleBref retour sur Paréidolie,…Timothée Talard, Galerie Gourvennec Ogor, Marseille … Lors de ce vernissage, je discute avec lui, Diane Guyot de Saint Michel et d’autres visiteurs de cette journée… Paréidolie nous a conquis… Diane et Jean-Luc ont été partagés sur Art-O-Rama et ont été touchés par In Camera de Graham Fagen et Graham Etough (Panorama de La Friche Belle de Mai / Sextant et plus • Le Cartel). J’ai partagé leurs avis en m’y rendant le 4 septembre… comme vous le verrez dans le volet suivant Le fil d’Art-O-Rama 2014 [Part-Two]…

  17. Vernissage de « Chance is a word void of sense nothing can exist without a cause »de Timothée Talard à la Galerie Gourvennec Ogor…

    Didier m’avait prévenue au finissage de Happy Hours… Surprise ! La galerie s’agrandirait à l’occasion de la seconde exposition de Timothée Talard… Ce dernier m’avait rassurée sur sa capacité à occuper l’espace… La surface au sol et au mur se multipliait par deux… Ce soir là, passer le rideau métallique, je rentre dans l’univers de Timothée : une spirale psychédélique nous annonce The Age Of Innocence Is Over, quelques dessins de plateformes pétrolières et de planètes sur les cotés… et de grands écrans lumineux soulignent des phrases sombres… Des fils noirs rejoignent ses écrits philosophiques sur la vie…

    Laure, Marseille, 10/25 octobre 2014.

    *Nos anciens articles : Art-O-Rama 2010, Le fil d’Art-O-Rama 2011, C’est la rentrée ! Art-O-Rama 2012, Le fil d’Art-O-Rama 2013

     Les liens : 
    Art-O-Rama 2014
    Paréidolie | Salon international du dessin contemporain, la saison du dessin se poursuit… jusqu’en novembre 2014.
    – « Dessine-moi une PARÉIDOLIE » avec WEB ZIBELINE : sur le site de Paréidolie / sur le site du Journal Zibeline
    Frac Provence-Alpes-Côte D’azur / L’aube incertaine / Emmanuel Régent / 04 juillet au 30 août 2014 (Les autres liens : – Emmanuel Régent – Document d’artiste / – Galerie Bertrand Baraudou)
    La Nuit des Galeries / Marseille Expos / Galerie Gourvennec Ogor / Timothée Talard
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L’Infini des Limites de Daniel BUREN / au MaMo

Depuis l’année dernière, Agnès, Sylvie et moi parlions d’aller visiter le MaMo, Centre d’Art de la Cité Radieuse, installé dans le gymnase sur le toit-terrasse de La Cité Radieuse de Le Corbusier… Un espace restauré par Ora-ïto, son nouveau heureux propriétaire. Un lieu qui bien avant son ouverture le 8 juin 2013 avait déjà monopolisé notre attention et celle des médias… Nous n’avions pu, avec regrets, voir l’installation Architectones, Xavier Veilhan,… et couvrir toutes les merveilles de Marseille-Provence 2013 qui s’offraient à nous. Je m’y étais rendu fin octobre pour l’article Le Corbusier à Marseille, le Gris n’est pas la Couleur de notre Cité Radieuse, et j’avais finalement croisé Benjamin Vincent (@M_Clouseau). Il avait passé un bon moment à me montrer et me parler de l’exposition Résidence Secondaire – MAMO Audi talents awards… Je n’avais pu citer le MaMo qu’à travers quelques images intégrées aux photomontages D’après Salubra, claviers de couleur, Le Corbusier* et New Swing of Marseille-Provence 2013*.

« C’est une ville extraordinaire, pour moi c’est vraiment le Barcelone français, et… c’est une ville qui est en perpétuelle évolution. Moi ce qui m’intéresse c’est pas 2013, c’est 2014, 2015, 2016, 2017. C’est cette ville brut de décoffrage… et… c’est un rêve… pour moi c’est comme un diamant qu’on est en train de polir, voilà. » Ora-ïto / Interviewé le 10 janvier 2013 lors du vernissage de l’exposition « CAPITALE(S)
La Capitale Invite la Capitale » à la Galerie Gourvennec Ogor / Marseille Championne d’Europe – Grand Angle – France 2   (Février 2013)

" DéŽfini Fini Infini, Travaux in situ " de Daniel Buren - 30.06. - 31.10.2014, MaMo, Marseille Modulor, Centre d'art de la CitéŽ Radieuse, Le Corbusier,  Marseille

 » DéŽfini Fini Infini, Travaux in situ  » de Daniel Buren – 30.06. – 31.10.2014, MaMo, Marseille Modulor, Centre d’art de la CitéŽ Radieuse, Le Corbusier, Marseille

17 juillet 2014 visite de « Défini Fini Infini, Travaux in situ » de Daniel Buren au MaMo, Marseille Modulor / Centre d’Art de la Cité Radieuse/ Le Corbusier / Marseille / 30.06 au 31.10.2014

En 2014, ce qui nous rassure maintenant, malgré quelques temps de doutes et de difficultés, c’est que les acteurs de la Culture continuent sur leur lancée. Défini Fini Infini, Travaux In Situ de Daniel Buren, s’inscrit dans ce moment d’énergie renouvelée qui offre aux visiteurs d’ailleurs et de Marseille, la magie complice de Daniel Buren et de Le Corbusier. Ce nouvel événement du MaMo matérialise le désir obstiné d’Ora-ïto de voir deux grands artistes associés, correspondant à travers leurs œuvres, à travers l’espace et le temps.

Galerie 1 : Le Corbusier’s Roof

En ce mois de juillet, Agnès et moi sommes ainsi attirées irrésistiblement par l’œuvre de Daniel Buren au MaMo. Pour cette visite, Swann Fourmanoy, chargé de développement chez MaMo/Ora-Ito, nous accompagne. Nous, jeunes blogueuses;) apprécions son accueil et sa disponibilité, nous l’en remercions encore. Sous le charme du MaMo, de Daniel Buren, de Le Corbusier…, nous interrogeons, nous regardons, nous écoutons, nous photographions… essayant de saisir ce qui nous est manifestement exprimé. Nous profitons de l’accès exceptionnel à la terrasse supérieure. Par dessus le parapet, la ville nous apparaît en contrebas, la mer et les navires à l’horizon. Nous observons bien plus que la vue des collines et des nuages soulignés par l’Architecte, juste au dessus du bastingage. Cette vision que nous propose habituellement le pont du bâtiment et qui nous invite comme à Firminy-Vert à une prise de conscience de la nature environnante en gommant ici un peu l’urbanité. Notre regard opère aussi un va-et-vient entre les éléments de l’architecture, le gymnase, la cheminée, l’école… et les petites céramiques, carrées, blanches, jaunes et vertes, omniprésentes sur le banc, les murs,… et un assemblage composé de quatre carrés ; deux blancs, un jaune et un vert, entourés sur la tranche des fameuses bandes noires et blanches de Daniel Buren. Ce premier élément de ses Travaux In Situ, que nous avons découvert en sortant de l’ascenseur à l’arrivée au dernier étage, porte sa signature et affiche le soin porté aux « détails » de l’architecture et une mise en avant sobre et sans fioriture de la Couleur. Une reprise et une référence qui sert de point de départ et de fil conducteur. Notre regard navigue encore un moment entre le paysage de Marseille, la Cité Radieuse, l’extérieur du MaMo avant d’entrer à l’intérieur.

Galerie 2 : Inside & Outside of the MaMo

A l’intérieur du gymnase, comme en haut, Agnès, sujette au vertige, assure ! Rassurée par Swann qui lui explique avec précision comment les miroirs sont installés sur des supports en caoutchouc sur le sol, elle a pu parcourir cet espace surprenant, somptueux, incroyable…. La coque tronquée du gymnase, qui nous surplombe, se projette sur le sol, retrouvant sa place originale et la baie vitrée recouverte par des films adhésifs de couleur transparents, elle-même en miroir, nous plonge dans un univers aux multiples évocations… L’image formée par les vitres de couleurs, le mur noir entouré de bandes noires et blanches, nous rappelle beaucoup la mire de l’ORTF des années 60/70… Sur mes photos, l’apparition des traces de pas à la surface du miroir, révélée par contraste avec le mur noir, m’a embarquée dans un voyage lunaire. Mais avant de faire un pas sur ce sol de verre presque immatériel, ma première impression est que je suis au bord d’une piscine… La surface de l’eau est limpide. Les vitres de couleurs vives et joyeuses confortent cette tranquillité ambiante un brin amusée par l’expérience physique et esthétique. Le reflet de notre présence accentue la jovialité de ces instants suspendus…

A l’extérieur du gymnase, nous retrouvons le vitrail, une étrave surplombe le bâtiment…

Galerie 3 : The Blue Square

Le voyage maritime n’est jamais bien loin, à la sortie du gymnase, à droite, nous longeons les coursives. Au nord de la terrasse, un monumental losange bleu outremer entouré de miroirs et de triangles bleus trône. Il est un peu plus que tous les autres éléments, l’objet de notre attention… En face, Agnès, Swann et moi, nous nous interrogeons… Agnès y voit le logo de Renault, célèbre constructeur automobile français… Nous avançons tour à tour d’autres hypothèses… C’est à ce moment que mes souvenirs des Cabanes éclatées (Le Nouveau Musée de Villeurbanne en 1986) me sont revenus. Et que j’ai vu apparaître dans cette figure : un carré bleu éclaté…

Galerie 4 : Daniel Buren: from past to present

Admirer ce travail in situ d’un artiste qui a jalonné nos vies dès les années 60 représente, pour Agnès et moi, anciennes étudiantes des Beaux-Arts, des instants inédits chargés de nos ravissements et de nos savoirs. Les colonnes de Buren, Les deux plateaux en 1986, bien sûr, mais aussi la même année la visite avec ma mère de l’exposition « Comme lieu » situation 1, Le Nouveau Musée à Villeurbanne. Une exposition des plus complète des œuvres de Daniel Buren que j’ai pu voir, comme s’en souvenait également Michel Barjol (Galerie Martagon) avec qui j’ai échangé à Paréidolie, Salon International du Dessin Contemporain, en accord pour avoir été des témoins impressionnés… C’est là que j’ai découvert Les Cabanes éclatées (n°2, Septembre 1984, et n°12, janvier 1986).

Ces œuvres concentrent l’utilisation de matières industrielles, de toiles rayées verticalement de bandes blanches et noires, jaunes, ou roses… de 8,7 cm de large, et la construction / déconstruction d’éléments où chacun peut voir, et se mouvoir sans préoccupation, sans attention particulière pour le sujet, l’objet… sans aucune émotion pour l’esthétisme particulier des détails, de l’ensemble ou de la structure… pour l’habileté, la technicité… de l’artiste, de la peinture ou de la sculpture… Daniel Buren et ses amis du groupe BMPT, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni nous expliquent leurs principes dans cette interview de l’ONRTF (INA.fr) du 04 novembre 1967. Les quatre jeunes artistes sont exposés à la Biennale de Paris. Au « 18ème Salon de la Jeune Peinture” – Manifestation 1” (3-25 janvier 1967 Musée d’art moderne de la Ville de Paris), Daniel Buren et ses amis essaient de nous rapprocher de l’essentiel, de nous faire prendre conscience simplement des éléments matériels et des concepts théoriques de la peinture, de la sculpture, de l’art… « BMPT » s’inscrit comme d’autres mouvements, Art and Language, Minimalisme, Art conceptuel, Op Art… dans l’évolution de l’art des années 60.

A partir des bandes de toiles rayées verticalement posées sur des châssis, LIMITES bien DEFINI, Daniel Buren a évolué vers des Travaux in situ plus complets et plus complexes. Il n’en FINI plus de créer à l’INFINI. Rayures noires et blanches, surfaces de couleurs opaques ou transparentes, surfaces réfléchissantes, miroirs, compositions, juxtapositions, carrés, cercles, losanges, dimensions monumentales, intégrations à des paysages urbains et/ou naturels, à des architectures closes ou ouvertes — avec l’utilisation des surfaces vitrées par exemple, l‘intérieur et l’extérieur cohabitent —,… nous mettent nous-mêmes en situation. Les Travaux in situ nous offrent d’habiter une œuvre d’art…

" DéŽfini Fini Infini, Travaux in situ " de Daniel Buren - 30.06. - 31.10.2014, MaMo, Marseille Modulor, Centre d'art de la CitéŽ Radieuse, Le Corbusier,  Marseille

 » DéŽfini Fini Infini, Travaux in situ  » de Daniel Buren – 30.06. – 31.10.2014, MaMo, Marseille Modulor, Centre d’art de la CitéŽ Radieuse, Le Corbusier, Marseille

Ici, Daniel Buren élabore des Travaux in situ, inédits, où nombres de clins d’œil se réfèrent à ses œuvres passées et présentes.

D’un Manifeste à l’autre. De La Cité Radieuse, Manifeste de Le Corbusier au Manifeste de Daniel Buren, Défini Fini Infini. Le champ de vision est sollicité pour embrasser le ciel et la terre, l’espace infini qui nous englobe et le sol limité que nous foulons.

Galerie 5 : The outside of Daniel Buren

Sur le toit-terrasse de cette unité d’habitation, les points de vues sur l’un comme sur l’autre se multiplient, ainsi que sur La Cité Radieuse de Le Corbusier et Défini Fini Infini de Daniel Buren. Les uns comme les autres s’expriment avec joie comme vous pouvez l’entendre dans ce reportage « Il existe un endroit / France Inter : Ora-ïto et le MAMO à la Cité Radieuse de Marseille » (émission du mercredi 24 septembre 2014 à 23h15 par Alexandre Héraud). Une joie qu’Agnès et moi avons vue et ressentie, ce jour là, l’espace centrale des petites colonnes carrées est occupé par un shooting de mode, modèles, visiteurs, photographes pro et amateurs cohabitent à distance… créant une ambiance à la Jacques Tatie. Et puis fin août au cours d’une visite estivale et familiale, la lumière est différente, un peu plus au zénith, les nuages plus diffus, je vis d’autres instants radieux. Dans cet espace, enchantée.

Laure, Marseille, 25 Août – 4 octobre 2014.

" DéŽfini Fini Infini, Travaux in situ " de Daniel Buren - 30.06. - 31.10.2014, MaMo, Marseille Modulor, Centre d'art de la CitéŽ Radieuse, Le Corbusier,  Marseille

 » DéŽfini Fini Infini, Travaux in situ  » de Daniel Buren – 30.06. – 31.10.2014, MaMo, Marseille Modulor, Centre d’art de la CitéŽ Radieuse, Le Corbusier, Marseille

* Diaporamas sonores faisant partie respectivement des articles suivant : Le Corbusier à Marseille, le Gris n’est pas la Couleur de notre Cité Radieuse et 2013 : L’année de Marseille-Provence, Capitale Européenne de la Culture

Défini Fini Infini – DANIEL BUREN – MAMO (wtrmrk) from WE ARE CONTENT(S) on Vimeo. / Beauty Shots exposition Défini Fini Infini- travaux in situ – Daniel Buren /MAMO Audi Talents Awards / Centre d’art de la Cité Radieuse – Marseille /du 30.06.2014 au 30.09.2014

Mes sources :

 – MaMo, Centre d’Art de la Cité Radieuse, Ora-ïto, designer.

Daniel Buren, le site de l’artiste, le plus complet jamais vu ! )

IAC-Institut d’art contemporain — Villeurbanne/Rhône-Alpes, que je remercie pour leurs archives en ligne et les photographies fournies sur l’exposition Le Nouveau Musée « Comme lieu » situation 1, du 15 novembre 1986 au 15 février 1987.

Les Liens pour aller plus loin :

– Le gouvernement décide de terminer les colonnes de Daniel BUREN dans les jardins du Palais Royal : Vidéo / Daniel Buren et Vidéo /Plaire-Déplaire.

Le Nouveau Musée « Comme lieu » situation 1, du 15 novembre 1986 au 15 février 1987 / IAC – Institut d’art contemporain

Le Musée qui n’existait pas – Daniel Buren, 26 juin 2002 – 23 septembre 2002, Galerie 2, Galerie 3 – Centre Pompidou, Paris.

– Collaboration Daniel Buren et Xavier Veilhan « La Cabane éclatée aux Paysages Fantômes » (2006-07) au Centre Georges Pompidou Paris (France) et Vidéo : Interview de Xavier Veilhan.

Daniel Buren, Écho d’échos : Vues plongeantes, Travail in situ au Centre Pompidou-Metz (Vidéo/Dailymotion)

« Daniel Buren. Comme un jeu d’enfants, travaux in situ\ », Musée d’Art moderne et contemporain, Strasbourg, France, 14 juin 2014 – 4 janvier 2015. / Vidéo : Interview de Daniel Buren au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg.

 Et puis, comme d’habitude, l’article de Jean-Luc Cougy : Daniel Buren Défini, Fini, Infini, travaux in situ au MaMo, Le Corbusier, Marseille

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Claude Lévêque intègre la Cellule 516 / Le Corbusier Marseille

17 juillet 2014 visite de l’exposition : « être plus fou que celui d’en face » de Claude LÉVÊQUE à la Cellule 516 – 29 Mai au 30 août 2014

« être plus fou que celui d'en face » de Claude LÉVÊQUE - 29 Mai au  30 août 2014 - Cellule 516, Unité d’habitation Le Corbusier,  Marseille

« être plus fou que celui d’en face » de Claude LÉVÊQUE – 29 Mai au 30 août 2014 – Cellule 516, Unité d’habitation Le Corbusier, Marseille

Visiter La Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille… Entrer dans ce bâtiment conçu comme un village est toujours une expérience à part. Agnès me fait part du calme qu’elle ressent, j’acquiesce silencieusement. C’est un sentiment que je partage à chaque fois que je parcours ces longs et larges couloirs, ces rues aux bruits étouffés où se reflètent de légers rayons de lumière sur le sol. Ce jeudi après-midi, nous sommes venues voir bien évidemment l’œuvre de Daniel Buren (Défini Fini Infini, Travaux in situ) au MaMo (Centre d’art de la Cité Radieuse)*, mais Agnès avait aussi vu qu’une exposition de Claude Lévêque avait lieu à la Cellule 516

C’est une occasion inespérée de Visiter un appartement de Le Corbusier à la Cité Radieuse. C’est toujours pour moi un plaisir renouvelé. Ici, dans la Cellule 516, Agnès, quelques visiteurs et moi investissons ainsi un peu à l’improviste l’appartement. La visite se déroule dans des conditions particulières, avec des règles qui nous sont expliquées à l’entrée par deux jeunes médiateurs. La première, nous l’avons déjà transgressée, il était nécessaire de réserver… Ensuite comme chez moi déambuler sans chaussure… Et puis y vivre… un peu… aussi comme chez nous… On nous invite à profiter de la théière. 45 mn est le temps qui nous est impartie pour nous détendre dans une chaise longue Le Corbusier, assister au coucher de soleil sur la baie de Marseille, nous asseoir et potasser un catalogue…

« être plus fou que celui d'en face » de Claude LÉVÊQUE - 29 Mai au  30 août 2014 - Cellule 516, Unité d’habitation Le Corbusier,  Marseille

« être plus fou que celui d’en face » de Claude LÉVÊQUE – 29 Mai au 30 août 2014 – Cellule 516, Unité d’habitation Le Corbusier, Marseille

Voir l’œuvre de Claude Lévêque avait interpelé Agnès, elle aime les artistes qui nous transmettent des messages à l’aide de néons… Ici, « être plus fou que celui d’en face », sans doute après quelques jours passés dans la Cellule 516, Claude Lévêque répond-il aux personnes qui avait surnommé le bâtiment « La Cité du Fada ». D’autres références à l’architecte et à ses principes, « Les Couverts »  nous rappellent l’attachement de Le Corbusier à la vie en communauté. Ce qui nous est offert, Ici, dans La Cellule 516, dans cette Unité d’Habitation, quelques précieux instants…

Laure, Marseille, 15 Août 2014.

*Nota bene : La visite de l’œuvre de Daniel Buren (Défini Fini Infini, Travaux in situ) au MaMo (Centre d’art de la Cité Radieuse) est l’objet de l’article suivant.

« être plus fou que celui d'en face » de Claude LÉVÊQUE - 29 Mai au  30 août 2014 - Cellule 516, Unité d’habitation Le Corbusier,  Marseille

« être plus fou que celui d’en face » de Claude LÉVÊQUE – 29 Mai au 30 août 2014 – Cellule 516, Unité d’habitation Le Corbusier, Marseille

Les liens en plus :

– Cellule 516 Unité d’habitation Le Corbusier Marseille 

– Claude Lévêque par lui-même.

– Quelques jours plutôt se terminait une autre exposition dont nous parle Jean-Luc Cougy, notre collègue blogueur, dans cet article : Pierre Charpin à l’Appartement N°50 – Le Corbusier Marseille

– Vous pouvez aussi visiter La Cité Radieuse et un appartement classé « monument historique » avec un guide de l’Office du Tourisme et des Congrès

– Pour en savoir plus sur « A No Can Make Space » de Daniel Linehan : Book Presentation, 26 October, deSingel, Antwerp

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Happy Hours at the Gallery Gourvennec Ogor

16 juillet 2014 visite de l’exposition : HAPPY HOURS – Galerie Gourvennec Ogor 31 mai au 02 août 2014

Work n°911 : All Cars Are Beautiful (2013), NØNE FUTBOL CLUB (Technique mixte - 371 x 163 x 139 cm) Courtesy Galerie Gourvennec Ogor

Work n°911 : All Cars Are Beautiful (2013), NØNE FUTBOL CLUB (Technique mixte – 371 x 163 x 139 cm) Courtesy Galerie Gourvennec Ogor

Est-ce que le titre d’une exposition peut conjurer le mauvais sort ? En tout cas, il affiche l’espoir et l’envie d’un galeriste en un futur plus prospère pour lui-même évidemment, mais aussi immanquablement pour les artistes qu’il défend.

Le mauvais sort, oui je le reconnais est une terme un peu excessif, mais cette exposition est bien née d’un sérieux problème. En mai en plein montage de l’exposition Translatio de Dieter Detzner, la police vient prévenir Didier Gourvennec Ogor que le bâtiment où sont entreposées les réserves de la galerie va être condamné. Il a une demi heure… puis trois heures pour déménager !

Panique, solidarité et changement de programme ont permis la remise en forme de l’ensemble de la réserve. Cette exposition impromptue nous permet de redécouvrir le cabinet de curiosité de Didier. Je vois et revois et avec plaisir les œuvres de Jean-Baptiste Alcaraz, Emmanuelle Antille, Gilles Balmet, Yannis Barth, Pascal Berthoud, Aimeric Chay, Claire Dantzer, Dieter Detzner, Martine Feipel & Jean Bechameil, FRP2, Pablo de Laborde Lascaris, David Lasnier, Nøne Futbol Club, Rob de Oude, Régis Perray et Timothée Talard. Beaucoup nous sont familières car depuis le 2 septembre 2011 (Le fil d’Art-O-Rama 2011), Agnès, Sylvie et moi sommes souvent venues ici, dans cet espace que nous affectionnons pour les révélations des œuvres, les rencontres d’artistes, avec qui pour certains nous avons des relations amicales, et l’engouement de Didier pour sa passion et son travail.

Agnès et moi, nous avons vécu ces 25 dernières années la scène culturelle et les petites et les grandes histoires de l’Art Contemporain à Marseille, nous en connaissons les espérances, les réussites et les travers. Lorsque que nous avons appris qu’un jeune galeriste parisien venait installer une galerie privée à Marseille, de plus dans le quartier de la Joliette, nous savions que se serait difficile… Un pari un peu fou !

Car, comme je le racontais dans Capitale(s) en question, si ce quartier de la Porte d’Aix que j’habite, et que j’aime pour ces contrastes sans doute, se transforme depuis 1991, il n’en reste pas moins en lente transition… Les difficultés des unes et des autres populations cohabitent pour le meilleur et pour le pire aussi, l’engatse n’est jamais très loin. Dans Capitale(s) en réponse, Didier évoquait sa détermination.

Plus d’un an après, l’année de Marseille-Provence 2013 étant passée, le monde culturel marseillais n’est plus sur un petit nuage, le Maire a annoncé la diminution de 40% du budget de la Culture, un signal qui ne m’étonne pas. La Culture n’a jamais été une de ses priorités. Mais nous savons que si le tourisme local a augmenté de 10% en 2013, en pleine crise, c’est parce que les moyens, les services et les propositions étaient au rendez-vous d’un événement international. Autrement dit sans événements phares pas de dynamisme… Une fois que les croisiéristes auront fait le tour de Notre-Dame de la Garde et des champs de lavande ;), ils iront vers d’autres horizons qui sauront eux les ré-enchanter, en renouvelant leur accueil, leur offre et leur environnement culturel. Les professionnels de la Culture, comme ceux d’autres secteurs économiques, savent que c’est l’événement renouvelé qui crée l’attractivité et le développement socio-économique. Comme Didier, les acteurs du public, de l’associatif et du privé de l’Art Contemporain à Marseille rêvent de construire un marché de l’art d’envergure international. La création d’une Biennale, par exemple, quelquefois évoquée, ne pourrait que renforcer les acquis de l’année Capitale Européenne de la Culture… Si une ville de 170 000 habitants comme Saint-Etienne en est capable pourquoi pas Marseille.

Baptiste Lanaspeze (@BaptisteLan) décrit assez bien dans ces ouvrages de témoignages, Marseille, énergies et frustrations (2006), Bureau des compétences et désirs, A partir de Marseille, 65 projets d’art contemporain (2008), L’écologie urbaine (2012), les aspirations de chacun et l’univers culturel, les réalités du territoires qui épuisent les instigateurs de nouvelles propositions pour notre Métropole.

Mais l’heure heureuse est à l’encouragement, car les changements à Marseille ne dépendent pas seulement du bon vouloir du Maire, ils dépendent de chacun d’entre nous, des mondes de la Culture, de l’économie et des entreprises… et de la société civile.

Les « Happy Hours » de Didier Gourvennec Ogor, titre tiré de l’expression argotique du « quartier libre » de US Navy, sont peut-être ainsi une invitation généreuse à la décontraction, avant-coureur de nos vacances…

Many Dreams (2013), MARTINE FEIPEL & JEAN BECHAMEIL,  (Photographie contrecollŽée sur dibond, 80 x 120 cm, ƒÉdition de 3 + 2 E.A), Courtesy Galerie Gourvennec Ogor

Many Dreams (2013), MARTINE FEIPEL & JEAN BECHAMEIL, (Photographie contrecollŽée sur dibond, 80 x 120 cm, ƒÉdition de 3 + 2 E.A), Courtesy Galerie Gourvennec Ogor

Laure, Marseille, 16 au 18 juillet 2014.

Les liens en plus :

Rendez-vous le 2 Août 2014 pour le finissage et le tirage de la TOMBOLA – CLAUDE VIALLAT (31 mai au 2 août 2014) 

– A la rentrée : TIMOTHÉE TALARD : Chance is a word void of sensé nothing can exist without a cause (30 aout au 18 octobre 2014)

 – En octobre 2014 : Translatio de Dieter Detzner (exposition reportée qui devait avoir lieu du 1er Juin au 26 juillet 2014 à la place d’Happy Hours)

– A lire également, l’article de Céline Ghisleri (journalventilo.fr – Rubrique Expos, le Mardi 03 juin 2014 dans Ventilo n° 339) un peu dans la même état d’esprit : Happy Hours à la Galerie Gourvennec Ogor

– Tous nos articles sur les expositions ou citant la Galerie Gourvennec Ogor

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Sur les traces d’ASCO & Friends à la Friche Belle de Mai. Marseille

Un des trois commissaires de l'exposition Chon A. Noriega et Harry Gamboa Jr. (de dos) à côté de la photographie "Decoy Gang War Victim", Asco, 1974. ©A.L.Picca  2014

Un des trois commissaires de l’exposition Chon A. Noriega et Harry Gamboa Jr. (de dos) à côté de la photographie « Decoy Gang War Victim », Asco, 1974. ©A.L.Picca 2014

Pourquoi il faut aller voir l’exposition ASCO & Friends : Exiled Portraits à la Friche Belle de Mai.

Et pas seulement parce que le lieu devient désormais incontournable dans le paysage marseillais de l’art contemporain et qu’il s’y déroule, depuis plus d’un an, des expositions de qualité et diversifiées qui nous surprennent, nous déstabilisent et nous réjouissent. Mais tout d’abord parce qu’on ne se lasse pas de l’esprit de contestation de la « joyeuse » bande de Chicano de Los Angeles, le groupe ASCO (Harry Gamboa Jr., Gronk, Willie F. Herron III et Patssi Valdez) réuni pour l’occasion avec des artistes amis : Cyclona, Oscar Castillo, John Valadez, Agnès Varda, etc…

Des séries de photos à l’esthétique très seventies, le groupe a été actif de 1972 à 1987 : les cheveux longs, les pantalons moulants pattes d’eph. , les petits costumes cintrés à l’allure mafieuse qui nous replace dans un contexte historique dont on ne finit pas d’explorer les méandres. Mais il ne faut pas se méprendre par une première impression de légèreté, il ne faudrait pas confondre amusement et vitalité, jeu avec détournement. Car en effet si le groupe privilégie performance et intervention urbaine éphémères, leur forme artistique est sous-tendue par une réflexion conceptuelle autour des médias de masse qui nient ou stigmatisent leur minorité. Profondément politique leur pratique est à la recherche d’une alternative improbable au mythe hollywoodien (qu’ils vomissent) et un manifeste contre l’ordre social. Ils détournent les codes, pourfendent les traditions même chicanos (les leurs), mettent en scène, construisent un nouveau vocabulaire, investissent les rues de Los Angeles plus rapidement que la police… Et c’est cette vitalité-là qui est jouissive, celle qui rappelle les grands bouleversements des années soixante-soixante-dix : le rock and roll, la culture underground, le pacifiste Martin Luther King, la mobilisation étudiante qui donne le coup de grâce à la guerre du Viêt-Nam… Une contestation vivifiante et pourtant tenace, un désir de liberté, un esprit subversif, une soif de justice. « Tous » ont formé alors une communauté ouverte sur le monde et croyaient à une nouvelle utopie, jusqu’à ce que Jimi Hendrix, au concert de Woodstock, sonne le glas du rêve hippie en faisant jaillir de sa guitare le son des bombes s’abattant sur les villages vietnamiens, alors la lutte a repris. C’est ce qui est remarquable, ce souffle et cette générosité, cette reconnaissance de l’altérité, cet engagement. La révolution n’a pas eu lieu et c’est peut-être tant mieux car si elle n’est pas pacifique elle amène trop de souffrance, trop de violence qui n’en finissent pas de se réactiver dans une longue succession de frustrations et de revanches. Les changements s’opèrent peu à peu, parfois subtilement et avec l’aide d’artistes qui décillent les regards. Comme le fait ASCO qui perpétue l’esprit généreux et inventif de ces années en mettant en place des stratégies innovantes et alternatives au service de l’Autre. Car le groupe ASCO n’est pas tant préoccupé que ça par son image, et si le portrait reste un élément clé de son travail artistique, au bout du compte il s’apparente à un reportage sociologique détourné. Encore une fois, y règne un esprit qui déjoue les stéréotypes.

Et en effet nous sommes loin ici du nombrilisme des mouvements musicaux et culturels de rap et de hip-hop qui bien souvent s’auto-parodient: ayant obtenu la gloire et la célébrité ils continuent de chanter l’enfer des ghettos alors qu’ils arborent grosses chaînes en or et filles-objets devenant par la même ceux qu’ils abhorraient, et révèlent l’objet de leur « combat » : l’argent, la célébrité et le pouvoir… pour eux, leur famille, leur clan. Certains font preuve d’un communautarisme clivant et aliénant qui entretient auprès d’une jeunesse naïve un miroir aux alouettes…désespérant.

En revanche c’est sans surprise qu’à la lecture du dossier de presse j’apprends que les 4 membres fondateurs ont participé aux manifestations pour la paix et aux mouvements sociaux et étudiants des années 1960. Leurs photos parlent pour eux tant elles sont chargées de sens. A l’image de la photographie Pseudoturquoisers :

Asco, "Pseudoturquoisers" (fotonovela), 1981, Photographie couleur par Harry Gamboa Jr.

Asco, « Pseudoturquoisers » (fotonovela), 1981, Photographie couleur par Harry Gamboa Jr.

Une haie humaine barre la route et bouche la perspective (de l’American Way of Life ?), chacun a devant son visage un plastique noir, au centre et devant une jeune femme est agenouillée auprès d’un corps d’homme étendu, elle nous regarde. Un drame s’est joué et l’écran de télé (les écrans-plastiques noir ?) reste irrévocablement muet… Cependant « ILS » sont là, « ils » ne sont plus dans la marge, et, même anonymes, il faudra faire avec eux désormais… A coup sûr cette photo aux couleurs délicieusement passées est mythique et ce n’est pas du fait d’ASCO mais plutôt la conséquence d’un esprit collectif sincère, facétieux et intelligent.

Agnès, mai 2014.

Exposition jusqu’au 6 juillet 2014, sur une proposition de Triangle France en coproduction avec The UCLA Chicano Studies Research Center dans le cadre de la programmation 2014 du Cartel. Commissaires : Céline Kopp, Chon Noriega et Pilar Tompkins Rivas.

Les 3 commissaires de l'exposition: Céline Kopp, Pilar Tompkins Rivas, Chon A. Noriega et Harry Gamboa Jr. devant la photographie d'Asco "Decoy Gang War Victim", 1974. © A.L.Picca 2014.

Les 3 commissaires de l’exposition: Céline Kopp, Pilar Tompkins Rivas, Chon A. Noriega et Harry Gamboa Jr. devant la photographie d’Asco « Decoy Gang War Victim », 1974. © A.L.Picca 2014.

Liens de l’article :

http://www.trianglefrance.org/fr/

http://www.lafriche.org/content/le-cartel

http://www.chicano.ucla.edu/

http://www.lacma.org/art/exhibition/asco

http://en.wikipedia.org/wiki/Asco_(art_collective)

http://www.lacma.org/art/exhibition/agnès-varda-californialand

 

Et le livre (très controversé) de L.Salvayre sur Jimi Hendrix :

http://www.lexpress.fr/culture/livre/hymne-de-lydie-salvayre_1022321.html

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« VISAGES » à la Vieille Charité : du « Commencement » à Yan Pei-Ming

             Evidemment, c’est plus fort que moi, partout où il y a des « antiquités », je ne peux m’empêcher d’aller les regarder. C’est en sortant de l’exposition VISAGES PICASSO MAGRITTE WAHROL à la Vieille Charité, que je me suis rendue compte qu’il y avait d’autres « visages » à voir, ceux proposés par le Musée d’Archéologie Méditerranéenne. Alors, malgré les 150 d’œuvres de 97 artistes modernes et contemporains dont mes yeux s’étaient déjà rassasiés, abandonnant quelques instants mes amies Agnès et Laure désireuses d’échanger sur tout ce qu’elles avaient déjà admiré, dans un dernier élan de curiosité, j’ai vite grimpé les marches pour rejoindre les salles et y découvrir des VISAGES … AU COMMENCEMENT.

« Visages … au Commencement », Centre de la Vieille Charité (©spuech 2014)

« Visages … au Commencement », Centre de la Vieille Charité (©spuech 2014)

    Peut-être aurait-il été plus logique de commencer par là. Mais il est parfois profitable de bousculer la chronologie de l’Histoire de l’Art. Curieuse de ce que promettait le battage autour de cette expo VISAGES, je n’avais pas du tout prêté attention à celle donnée en écho. Je ne savais même pas son existence, et c’est presque par hasard que mon regard s’était porté sur une idole cycladique, majestueuse divinité au-dessus des oliviers de la cour de la Vieille Charité. Comment résister devant une sculpture dont l’apparente simplicité est par essence sa beauté ?

« Visages … au Commencement », Centre de la Vieille Charité, (© Musée Royal de Mariemont, Belgique / photo Michel Lechien)

« Visages … au Commencement », Centre de la Vieille Charité, (© Musée Royal de Mariemont, Belgique / photo Michel Lechien)

       Et si j’ai apprécié la quarantaine d’œuvres antiques valorisées par une scénographie intelligente, si j’ai regardé les deux vidéos mettant en perspective travaux antiques et modernes, c’est tout de même cette statuette qui m’a le plus touchée. Et que je retiens. Pas seulement parce qu’elle s’affiche en vedette sur les plaquettes ou sites internet, qu’elle est d’une beauté évidente malgré son épure géométrique, d’un esthétisme harmonieux et réconfortant, d’une maîtrise plastique étonnante par sa stylisation, mais surtout parce que brutalement et bizarrement elle me renvoie à la Tête de Yan Pei-Ming.

Yan Pei-Ming, Tête, 1991, Huile sur toile, 200 x 300 cm,Dijon, Fonds régional d’art contemporain de Bourgogne (© Atelier Yan Pei-Ming / Adagp, Paris)

Yan Pei-Ming, Tête, 1991, Huile sur toile, 200 x 300 cm,Dijon, Fonds régional d’art contemporain de Bourgogne (© Atelier Yan Pei-Ming / Adagp, Paris)

       Bien avant l’art du « canon grec » fixé par le sculpteur Polyclète au siècle de Périclès, qui va pousser les artistes de l’Antiquité à sublimer la représentation humaine puis largement s’imposer dans l’histoire de l’Art Occidental, cette idole témoin de la première grande civilisation grecque est comme une matrice des représentations qui ont suivi. En elle on peut supposer toutes les œuvres à venir, dans la recherche continue de la perfection, avant que ce concept du «canon » ne soit dépassé, détruit, que des artistes, s’échappant de toutes les conventions, détournent toutes les règles, jusqu’à abandonner la figuration pour l’abstraction.

  Or, n’oublions pas que de grands artistes modernes, Picasso, de Chirico, Magritte, Giacometti et d’autres redécouvriront au début du XXème siècle les figurines archaïques des Cyclades. On peut imaginer le choc provoqué par cet art millénaire sur eux et quelles révolutions esthétiques il a pu provoquer. Certes ces artistes se les réapproprieront magnifiquement pour les investir d’un sens plus métaphysique mais encore une fois, c’est la Tête de l’artiste contemporain chinois qui dans mon esprit se superpose à celle de « l’idole ». Pourquoi justement ces deux-là ? Je m’interroge.

  Peut-être la multiplicité des œuvres et des artistes exposés a-t-elle trop submergé mes yeux et mon esprit ? Sans doute ai-je trouvé la scénographie en trois parties, « visages de la société, visages de l’intimité, visages de l’esprit », un peu artificielle et propice à une accumulation pas toujours judicieuse. Beaucoup d’œuvres m’ont semblé inégales voire mineures. Et il m’est difficile de me rappeler parmi tous ces « visages » celui ou ceux qui m’ont émue, intriguée, bouleversée.

« Idole Cycladique » , Marbre, Spédos, 2500 av J.-C. (© Musée Royal de Mariemont, Belgique)

« Idole Cycladique » , Marbre, Spédos, 2500 av J.-C. (© Musée Royal de Mariemont, Belgique)

    Alors comme une évidence, comme par l’enchantement d’une immense ellipse temporelle, ce sont une statuette archaïque et une toile de notre temps qui s’imposent. Pourtant ces deux œuvres s’opposent en tout. Antiquité et contemporanéité. Marbre et huile sur toile. Impassibilité d’une figure hiératique et intenses mouvements des coups de brosse. Tête solidement ancrée sur un corps et tête retranchée du corps. Mais elles ont en commun l’absence de couleur. Voulue par Yan Pei-Ming qui sature sa toile de noir et blanc, disparue sur la statuette dont la blancheur fut rehaussée de polychromie.

  Il faut un moment pour percevoir le visage peint par l’artiste chinois que j’ai hâte de retrouver cet été à Avignon pour l’exposition collective et prometteuse La disparition des lucioles à la Prison Sainte-Anne. Si l’on est trop prêt de la toile, si l’on passe trop vite devant, il est difficile de retrouver une image dans ce qui semble être une abstraction. Mais je prends du recul, un peu de distance et quelques secondes de concentration me révèlent les traits d’un « visage » qui de brouillé devient de plus en plus évident et dont la force se démultiplie en se monumentalisant. Et cette Tête se dévoile aussi énigmatique et attirante que celle de « l’idole ». Quel contraste pourtant entre la sérénité mystérieuse de la statuette et l’expression mouvante de la peinture ! Toutes les deux me fascinent, du début de notre civilisation à aujourd’hui elles se rejoignent comme des expressions magistrales de la représentation humaine et me touchent. Ce sont elles que décidément je retiendrai de cette exposition. Un Art naît dans les Cyclades il y a plus de 3000 ans, se développe au regard des « canons grecs » que chercheront à magnifier les artistes tout au long des siècles avant de les rejeter et de s’en libérer. Mais la figure cycladique échappe à l’oubli, elle est source et modèle, et pour reprendre les mots de Yan Pei-Ming qui dit que « là où le visage disparaît, commence la peinture », moi j’ose écrire que là où le visage apparaît, commence l’Art.

    Sylvie, mai 2014

À voir
VISAGES / PICASSO MAGRITTE WAHROL …
jusqu’au 22 juin
Centre de la Vieille Charité, Marseille 2e
www.marseille.fr
En prolongement
VISAGES … AU COMMENCEMENT
jusqu’au 22 juin
Musée d’archéologie méditerranéenne, Marseille 2e
www.marseille.fr

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Au Village Jérôme Zonder – Le Lieu Unique à Nantes

En ce mois d’avril, je n’ai qu’une envie : sortir de Marseille, prendre l’air et heureux hasard cette année fêter quelques anniversaires familiaux à Nantes… Entre désorientation et tournis, j’y découvre, après sa fameuse tradition des sens interdits, une fièvre des ronds-points. Une circulation alambiquée qui ne nous empêche pas d’atteindre l’élégante Tour LU…

11 avril 2014, direction Le Lieu Unique ... à Nantes

11 avril 2014, direction Le Lieu Unique … à Nantes

Visiter une exposition du Lieu Unique, avec ma maman est devenu incontournable. J’y apprécie le site, j’y retrouve un peu de La Friche Belle de Mai. Le charme des sites industriels investis par les Arts et la Culture, sans doute… Et puis la terrasse du café, avec ses tables basses et ses chaises longues au bord du canal ombragé, nous dépayse. L’ancienneusine Lefèvre-Utile est à l’origine aussi de ma « Madeleine de Proust », j’affectionnais les Petits-LU un peu trop grillés que ma grand-mère maternelle nous offrait dans leur sachet plastique, sans fioriture…

 Jérôme Zonder au Village

Le Lieu Unique à Nantes du 8 mars au 11 mai 2014

Exposition réalisée suite à une résidence de janvier à mars 2014 à l’invitation du Lieu Unique

Au Village Jérôme Zonder -  Le Lieu Unique à  Nantes - 11 avril 2014

Au Village Jérôme Zonder – Le Lieu Unique à Nantes – 11 avril 2014

Premiers pas dans le village de Jérôme Zonder. Suis-je devenue une enfant traversant le dessin en 3D d’un autre enfant ? Maisons, usines, arbres, soleil, nuages, prés et fleurs… sont dessinés, stylisés en noir sur fond blanc. Une simplicité… rassurante… ou plutôt… trompeuse… comme cette affiche « Marie 2013 » reprenant la couverture de Books (N° 38/ Déc. 2012), une jeune fille tient un révolver. Son regard poupin le fixe avec attention, « le désir de violence » s’y lit-il ?… Le village : un dessin à dessein. Une volonté de nous accompagner, de nous conduire avec tendresse vers un univers d’images cruelles, violentes, perverses, horribles, celles de la réalité de notre Monde, de notre Histoire… Les images que nous déversent jour après jour les actualités, les faits-divers… que nous absorbons jour après jour au travers des médias et des œuvres culturelles, aussi, de Jérôme Bosch à Walt Disney. Les citations y sont récurrentes… A l’entrée dans la maison de l’Artiste (A) — je suppose car son autoportrait est à coté de la porte — nous découvrons un concentré de son œuvre sur les murs comme dans un cabinet de curiosités. Là nous sommes en immersion, envahis par le côté trash des images. De beaux dessins classiques, à la mine de plomb et au fusain sur papier, nous assaillent d’images simples, nous pouvons les regarder de loin, et d’images complexes, les détails assemblés, recomposés, et structurés nécessitent que l’on s’approche, que l’on s’attarde. Est-ce que le noir et blanc évite le pathos ? Sans doute un peu, il permet détachement, distanciation, contrairement à la couleur. Est-ce ce que le noir et blanc dessine une réalité moins monstrueuse ?

 De la Maison A à la salle F du Village de Jérôme Zonder – Le Lieu Unique – Nantes

« PG : — Comment le public va-t-il réagir faces à certaines scènes ? JZ : — Il va réagir oui… Mais je ne veux pas le provoquer. Jamais. […] On m’a parfois attaqué sur la charge émotionnelle que procure mes dessins. Mais cela dépasse mon intention, il n’y a aucun cynisme de ma part quand je dessine. » (Interview de Jérôme Zonder  par Patrick Ginier, directeur du Lieu Unique, basée sur L’étrange questionnaire d’Eric Poindron)

Ici pas d’extase devant des œuvres esthétisantes mais une attention respectueuse et un peu admirative devant les sujets dessinés. Ce sentiment est partagé par quelques spectateurs… « Il a tout compris » dit un visiteur un peu aguerri à l’Art contemporain, sans doute un étudiant en Art, devant les « Jeu d’enfants » (E)… Comprendre ! Pour le public lambda, comme ma tante qui nous accompagne cette fois, c’est effectivement plus compliqué… Appréhender sans appréhension quand on se laisse surprendre, envahir par une certaine répugnance, c’est plus dur, les clés (il en faut bien quelques-unes) ne sont pas là. Maintenant, une médiatrice est présente pour l’aider, c’est elle qui détient quelques indices… Mais c’est moi qui discute avec elle, qui confirme mes premières impressions, mes premières lectures.

Du Village de Jérôme Zonder à la Forêt de Charles Perrault - Le Lieu Unique - Nantes

(G) – Du Village de Jérôme Zonder à la Forêt de Charles Perrault – Le Lieu Unique – Nantes

Je suis happée par le récit de Jérôme Zonder, par l’évolution de son travail depuis 2009. Avec la série « On fête l’anniversaire de ses neuf ans », il commence l’histoire d’enfants ayant 9 ans au début de ce siècle. Des enfants ayant en mémoire l’Histoire des siècles précédents… Un conte imaginaire relatant des faits réels, ayant tant à voir avec Les enfants du Paradis, une référence affirmée avec « Garance, Baptiste et Pierre-François »… Un grand classique que j’ai revu à l’occasion de cet article, pour comprendre comment le rideau se lève sur la mise en abîme de la réalité dans la fiction. Dans ce scénario de Jacques Prévert s’entrecroisent les personnages et les acteurs, où l’action va subtilement de la rue à la scène, où au final le rideau tombe sur le drame amoureux de Garance et de Baptiste, jour de carnaval…

La Forêt de Charles Perrault à la lisière du Village de Jérôme Zonder – Le Lieu Unique – Nantes

Le spectacle s’installe dans la rue comme au théâtre et inversement la réalité se joue sur les planches comme sur le boulevard, le drame va et vient entre le rêve et le réel. Le spectacle de la vie nourrit l’imaginaire des protagonistes. Le simulacre provoque les événements dans l’existence des comédiens. « Les enfants du Paradis » est un film réalisé entre 1943 et 1945. Il commence Boulevard du Crime (1ère partie) rempli d’hommes en costume sombre et finit par un Homme Blanc (2ème partie), Pierrot (Baptiste) y disparaît, noyé dans une foule habillée de blanc, celle du carnaval et de la commedia dell’arte… Comme dans les dessins si crus, si réalistes de Jérôme Zonder, où la multitude sordide des images de la petite comme de la grande Comédie Dramatique de notre monde et des siècles passés, se retrouve scénarisée, réalisée en noir et blanc. Le décor stylisé du village comme le rideau permet au visiteur, au spectateur, le conditionnement et l’implication comme la distanciation et la réflexion avec la représentation…

Garance, Baptiste et Pierre-François sont illuminés par la force de leurs amours et de leurs sentiments… Enfants du Paradis innocents et naïfs soumis par une société inégalitaire et corrompue, où le riche est synonyme d’innocence et le pauvre de culpabilité… Chez Jérôme Zonder, la figure de l’enfant angélique est pervertie par le sadisme, l’inhumanité et la barbarie des adultes et par la mort.

Dans l’ombre du Village de Jérôme Zonder, Maman et Papa (2010) – Le Lieu Unique – Nantes

Un monde d’horreur dont essaient de nous prévenir notre mère et notre père en nous racontant des histoires. Les contes de Perrault, dont est inspiré le Bois (G), sont pleins de messages subliminaux propres à nous signaler que le loup rôde. Des images nourrissant notre inconscient pour nous faire reconnaître le danger… Jérôme Zonder souhaite que ses dessins soient ainsi : une prise de conscience nécessaire à chaque jour tant que les dangers nous guetterons. 

Laure, Le Mans, 12 avril au 2 mai 2014.

« Je fais entrer tous les niveaux de narration qui nous ont déterminés, tous les registres qui sont des continuations de l’univers monstrueux qu’on trouve depuis le Moyen Âge, pour balader le spectateur entre toutes ces strates qui rendent compte d’univers physiques et mentaux » Jérôme Zonder

Vidéo : « Jérôme Zonder, dessinateur » pour L’Art & la Manière  (Un film de Joëlle Oosterlinck diffusé le dimanche 29 mai 2011 à 13h / Arte) 

Plan qu’une médiatrice nous a tendu à l’entrée, le chemin à suivre y est indiqué…

Plan qu’une médiatrice nous a tendu à l’entrée, le chemin à suivre y est indiqué…

En lien : Jérôme Zonder sur le site du Lieu Unique / Jérôme Zonder sur le site de la galerie Eva Hober / « La Belle peinture est derrière nous » 16 mars au 13 mai 2013 – Le Lieu Unique, Nantes /  Les enfants du Paradis, exposition sur le site de La Cinémathèque française

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Grâce et disgrâce de l’adolescence

Temps de Pose, Exposition organisée par le réseau Marseille expos à la Galerie du 5ème : photographies de la Collection du Château d’Eau de Toulouse. Commissaires : Soraya Amrane et Jean-Marc Lacabe.

Vitrine des Galeries Lafayette annonçant l'exposition" Temps de Pose" avec la photographie de Gilbert Garcin "La Persévérance". © A.L.Picca 2014

Vitrine des Galeries Lafayette annonçant l’exposition » Temps de Pose » avec la photographie de Gilbert Garcin « La Persévérance ». © A.L.Picca 2014

Décidément la photo est à l’honneur à Marseille, déjà cet été avec l’exposition « Des images comme des oiseaux » ou actuellement avec «  Asco & Friends  » à la Friche Belle de Mai. De plus, pas une exposition de groupe sans son lot de photographies comme en témoigne « Visages/Picasso, Magritte, Warhol » au centre de la Vieille Charité, sans oublier deux lieux qui lui sont entièrement dédiés, les galeries Detaille et Vol de Nuit. Ce médium est maintenant incontournable et s’est hissé au rang d’art à part entière. Images documentaires, images poétiques, de mode, détournées, il semblerait que la photographie réponde à un écho intérieur, et corresponde à la sensibilité de notre époque. Peut-être est-ce ce rapport direct au réel, ce miroir tendu, qui nous dégage des malentendus de l’interprétation, et pourtant leur charge émotionnel et la diversité des regards des artistes nous questionnent bien souvent….

Ainsi Temps de Pose est une nouvelle exposition consacrée à la photographie, elle balaie un siècle de son histoire, de 1900, avec l’autoportrait d’Emile Zola, jusqu’à 2009. Je n’insisterai pas sur la scénographie bien pensée : 7 grands panneaux sur lesquels sont assemblées des œuvres sautant du passé au présent, du N&B à la couleur, de l’image-reportage à l’image artistique, de l’instantané à la mise en scène, une mosaïque de sujets dont les rapprochements font sens et sont souvent jubilatoires.

Exposition "Temps de Pose" à la Galerie du 5ème. Vue d'un fragment de panneau: Claude NORI "Naples" 1982 et Clara GUTSCHE "Collège Mont Sacré Cœur, Granby" 1995. © A.L.Picca 2014.

Exposition « Temps de Pose » à la Galerie du 5ème. Vue d’un fragment de panneau: Claude NORI « Naples » 1982 et Clara GUTSCHE « Collège Mont Sacré Cœur, Granby » 1995. © A.L.Picca 2014.

Médiatrice et visiteurs devant un  panneau avec les photos de Olivier Metzger, Dorothée Smith, André Mérian et Aglaé Bory. © A.L.Picca 2014.

Médiatrice et visiteurs devant un panneau avec les photos de Olivier Metzger, Dorothée Smith, André Mérian et Aglaé Bory. © A.L.Picca 2014.

Car mon regard aura été fasciné par le thème récurrent de l’adolescence. Et ce soir-là de charmants inconnus furent des modèles évanescents et involontaires le temps de quelques photos, sans temps de pause. Par la grâce d’un regard, d’un mouvement ils ont intensifié des images et ouvert un dialogue inattendu.

Visiteurs devant les photographies de Beth Yarnelle Edwards, 2003 , Olivier Metzger, 2008 et Laura Henno, 2007. Photomontage © A.L.Picca

Visiteurs devant les photographies de Beth Yarnelle Edwards, 2003 , Olivier Metzger, 2008 et Laura Henno, 2007. Photomontage © A.L.Picca

… Mais que signifie réellement temps de pose ? Selon la source Wikipédia : En photographie le temps de pose ou durée d’exposition, ou encore vitesse d’obturation, est l’intervalle de temps pendant lequel l’obturateur de l’appareil photo laisse passer la lumière lors d’une prise de vue, et donc la durée de l’exposition de la pellicule photographique ou, dans le cas d’un appareil numérique, du capteur. Il s’agit donc d’imprégner une pellicule, comme un souvenir imprime notre mémoire et peu importe alors la durée… de brefs moments habitent parfois plus violemment notre être qu’une longue période de vie. Ainsi Henri Cartier-Bresson souhaitait capté l’instant décisif mais d’autres photographes à l’inverse rallonge cette durée, parfois sur plusieurs mois, afin d’immortaliser une période et ses transformations. C’est le challenge opéré par le munichois Michael Wasely lorsqu’il est invité par exemple, en 2001, à photographier les trois ans de travaux de reconstruction du MOMA à New York. D’autres effets qui sont à chaque fois au service d’une pensée originale, d’une démarche artistique, d’une expression personnelle.

Mais revenons « A la folle jeunesse » comme l’écrivait Karen Blixen dans La Ferme Africaine. Car il s’agit bien ici de folie, non pas au sens de maladie, quoique, mais alors ce serait une métaphore. La métaphore d’un esprit dans un corps qui s’éveille à l’inconnu, qui a soif mais ne sait pas de quoi, qui veut être libre mais ne sait pas comment, qui s’oppose, gesticule, tente et retente, cogne et souvent contre des murs, repousse des limites, crache sur l’autorité, harangue sa famille, se constitue en bande et se sent pourtant si seul et incompris… Grâce et disgrâce d’une adolescence qui se cherche ! Elle est si peu sûre d’elle et pourtant si touchante dans sa fragilité, elle se sent moche et elle est pourtant si belle dans sa fraîcheur, elle a peur et son agressivité nous déstabilise… Une mélancolie m’habite et me ramène régulièrement à cette époque de tous les possibles et de tous les enfers, et qu’en ai-je fait ? Me ramène, comme la vague sur la rive, au seuil de la compréhension du monde. Une époque où le plus important était l’amour de l’Amour, où l’on voulait aller si haut et si vite… avec des ailes de pacotille et comme Icare se brûler et tomber. Car il faut apprendre avant de savoir, il faut grandir avant d’être grand … et durant la chute finalement commencer à devenir un homme, apprendre l’humanité, comprendre la faiblesse et la fragilité, ressentir la compassion, pour soi et pour les autres, si possible. Et puis se relever, et puisqu’on n’est pas mort, renaître…à soi-même.

De gauche à droite et de haut en bas: Gabriel Jones "Remembering, 2004 in Série Somewhere on time" 2004, Caroline Chevalier "Laurie, Nimes, 2006, série Frail héroïnes", Denis Darzacq "Hyper N°20, série Hyper" 2007-2009, Dorothée Smith "Série Löyly" 2009 . Photomontage © A.L.Picca

De gauche à droite et de haut en bas: Gabriel Jones « Remembering, 2004 in Série Somewhere on time » 2004, Caroline Chevalier « Laurie, Nimes, 2006, série Frail héroïnes », Denis Darzacq « Hyper N°20, série Hyper » 2007-2009, Dorothée Smith « Série Löyly » 2009 . Photomontage © A.L.Picca

 

Une exposition à voir jusqu’au 3 mai 2014…

Agnès, avril 2014.

Remerciements à la médiatrice A.Roullier pour sa visite commentée très enrichissante.

Les photographies d’H. Cartier-Bresson sont à découvrir au centre Pompidou jusqu’au 9 juin : http://www.lemonde.fr/culture/portfolio/2014/02/14/henri-cartier-bresson-s-expose-au-centre-pompidou_4355859_3246.html

Les liens de l’article :

http://www.ourageis13.com/feature/un-temps-de-pose-long-de-2-ans-le-travail-de-michael-wesely/

http://www.galeriechateaudeau.org/web/

 http://www.marseilleexpos.com/

http://www.galerieslafayette.com/magasin-marseille-st-ferreol/temps-de-pose/

 

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